Agriculture : des actions menées «toute la semaine et aussi longtemps qu'il sera nécessaire», annonce le président de la FNSEA

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avec AFP , modifié à
Le président de la FNSEA, le premier syndicat agricole français, a annoncé lundi matin le lancement dans toute la France d'actions d'agriculteurs qui appellent le gouvernement à entendre leur "ras le bol" et leur "colère". 

Arnaud Rousseau, président du premier syndicat agricole français, la FNSEA, a annoncé lundi sur France Inter le lancement dans toute la France d'actions d'agriculteurs appelant le gouvernement à entendre leur "ras-le-bol" et leur "colère", avant une réunion avec le Premier ministre.

"Je peux vous dire que dès aujourd'hui et toute la semaine et aussi longtemps qu'il sera nécessaire, un certain nombre d'actions vont être menées", a déclaré Arnaud Rousseau, alors que plusieurs blocages ont déjà eu lieu en Occitanie. Ces actions concerneront "chaque département", a-t-il dit, confirmant que le "peut-être" était levé concernant l'appel de la FNSEA à manifester. "Pour atteindre nos objectifs, la violence n'est pas une réponse", a-t-il ajouté, en réponse à une question sur plusieurs actions violentes récentes.

 

Si le gouvernement n'est "pas au rendez-vous" face à la colère des agriculteurs, "on peut être à l'aube d'un gros mouvement agricole", a déclaré séparément lundi matin Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Le Premier ministre Gabriel Attal, confronté à sa première crise depuis sa nomination le 11 janvier, recevra à 18h00 la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, qui dénoncent des charges financières et des normes environnementales jugées trop lourdes. Ils réclament notamment "l'application de la loi Egalim", qui doit garantir un juste prix aux agriculteurs, des compensations financières face à l'augmentation des normes environnementales et à la concurrence internationale, a détaillé Arnaud Gaillot, éleveur de vaches laitières, interrogé sur France 2.

"Un ras-le-bol général"

Le projet de loi sur l'agriculture, plusieurs fois reporté, l'a de nouveau été par le ministre de tutelle Marc Fesneau qui a annoncé dimanche sa présentation en conseil des ministres dans "quelques semaines". Depuis jeudi soir, plusieurs dizaines d'exploitants bloquent l'autoroute A64, qui relie Toulouse à Bayonne, à hauteur de Carbonne, en Haute-Garonne.

"Malheureusement, j'ai bien peur que si le gouvernement, encore une fois, n'est pas au rendez-vous […]  Ça va en appeler d'autres (blocages, NDLR), et ça va faire tache d'huile", a ajouté Arnaud Gaillot, évoquant un "ras-le-bol général" et un "malaise global dans le monde agricole".

Jérôme Bayle, éleveur de bovins à Carbonne et initiateur du mouvement dans la région, a déclaré en parallèle sur RMC ne s'attendre à "aucune mesure concrète ce soir". "On ne partira pas juste sur des paroles, je le dis et je le répète : je veux que Monsieur Attal vienne dans la région Occitanie avec des mesures concrètes et une grosse preuve de soutien au monde agricole français." Selon l'éleveur du Sud-Ouest, un incendie a été allumé tôt lundi sur le point de blocage par "des personnes mal intentionnées", vite éteint et sans "aucun dégât"."Le but n'est pas de mettre une pagaille dans le pays", selon Arnaud Gaillot, qui regrette être "dans un pays ou si on n'en arrive pas là, c'est compliqué de se faire écouter".

"Je ne pense pas qu'on sera des gilets jaunes. Je pense qu'on peut être à l'aube d'un gros mouvement agricole s'il n'y a pas de réponse", a-t-il ajouté, évoquant les agriculteurs d'autres pays européens qui mènent des actions similaires.