Il aura fallu deux ans pour voir la promesse d'Emmanuel Macron se transforme en réalité. Le projet de loi sur la fin de vie sera présenté ce matin en Conseil des ministres. Mesure phare de ce texte : l’ouverture pour certains malades incurables d’une "aide active à mourir". Cette formule volontairement floue a été retenue par le chef de l’État avec l’objectif de ne pas enflammer le débat sur un sujet très sensible.
Le chef de l'État a pesé chaque mot pour finalement retenir l’expression générale la plus neutre possible et la moins sujette à controverse, celle "d'aide à mourir". Pourtant, derrière elle, on retrouve en réalité ce qu’on appelle plus communément le suicide assisté avec exception d’euthanasie. Concrètement, cela signifie que par principe la personne qui souhaite mourir s’injecte ou bois elle-même le produit létal… sauf si elle en est incapable physiquement.
Ne pas froisser l'opinion publique
Alors, seulement dans ce cas, c’est un médecin ou un proche qui donne alors la mort en administrant le produit létal. En écartant les termes d’euthanasie et de suicide assisté, jugés repoussoirs, le chef de l’État a souhaité minimiser les risques de froisser l'opinion publique, le tout en cadrant le débat face à l’opposition de certains élus de droite et à une gauche cherchant à élargir la portée du texte.
C’est la voix de la modération que le camp présidentiel cherchera à incarner lors de la discussion à l’assemblée qui commencera le 27 mai prochain.