La crise agricole se poursuit, deux mois après le début des manifestations d'ampleur des exploitants. Lundi, le premier ministre Gabriel Attal recevra une nouvelle fois les syndicats agricoles, pour continuer les négociations. En attendant, les exploitations sont toujours confrontées à des difficultés financières et de nombreux agriculteurs regrettent de ne pas voir les aides promises par le gouvernement arriver. Une critique que rejette Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Il l'assure au micro d'Europe 1 matin week-end : "ça ne traine pas".
"Crise d'ampleur historique"
Selon lui, il ne resterait que "quelques dizaines de dossiers" à traiter. "L'engagement qui a été pris par le Premier ministre, c'est de payer les aides qui auraient dû être payées un peu plus tôt et qui sont le produit d'une avance généralement au 16 octobre. Celles-là ont quasiment toutes été soldées", assure-t-il. Quant aux aides issues de la politique agricole commune (pac), "elles sont tous les ans payées entre mars et début juin, et on essaie d'accélérer les choses", affirme le ministre. Ces aides devraient ainsi être versées "exactement dans la temporalité qui est celle tous les ans de la Pac. On ne peut pas nous faire un grief de ne pas avoir accéléré sur celles qui devaient être accélérées. On va continuer d'accélérer [sur les autres aides, ndlr] parce que ça dégage évidemment de la trésorerie pour ceux qui sont les plus en difficultés".
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Mais, au-delà des aides, les agriculteurs regrettent le manque d'écoute du gouvernement sur certains sujets. La rencontre de lundi entre le Premier ministre et les syndicats a pour objectif "d'avancer sur un certain nombre de sujets", comme la question des retraites, les règles phytosanitaires, l'eau... reprend Marc Fesneau. "Il y a des sujets qui peuvent être résolus dans le court terme, d'autres plutôt dans le moyen terme et dans le long terme. Reconnaissons que nous sommes dans une crise d'ampleur assez historique dans le monde agricole, qui est la sédimentation de dizaines d'années d'attentes non satisfaites", reconnaît le ministre de l'Agriculture. "En tout cas, demain [lundi, ndlr], on va s'appliquer à continuer à le faire", assure-t-il au micro d'Europe 1.