Le bras de fer entre le gouvernement et les cheminots s'engage mardi avec le début de la grève perlée à la SNCF. L'exécutif, persuadé d'avoir l'opinion de son côté, compte à mi-mots sur la colère des usagers pour faire plier le mouvement. "Les gens qui sont en grève aujourd'hui, bien sûr ils vont déranger des usagers, et je me mets à leur place, ça ne doit pas être simple, mais ce sont des gens qui vont perdre des journées de salaire. Ce ne sont pas des gens qui s'amusent", a voulu défendre Alexis Corbière, député La France insoumise, invité mardi de la matinale de Patrick Cohen sur Europe 1.
"Le petit arrogant d'En Marche!" L'élu de Seine-Saint-Denis veut dénoncer le mépris, selon lui, que la majorité réserve aux grévistes. "[Les cheminots] ne sont pas des cultivateurs qui font pousser des grèves pour s'amuser", insiste-t-il, en référence au terme de "gréviculture" utilisé par le porte-parole de La République en marche, Gabriel Attal, lundi sur France Inter. Un mot-valise qu'Alexis Corbière veut replacer dans la bouche de Jean-Marie Le Pen, pendant les grèves de 1995. "C'est important quand un gouvernement parle comme l'extrême-droite quand il y a des grèves. […] C'est méprisant", s'indigne-t-il. "Le petit arrogant d'En Marche!, issu d'un milieu social favorisé, devrait baisser la tête et saluer les travailleurs", estime encore ce proche de Jean-Luc Mélenchon.
"Tous le cheminot de quelqu'un". "Vous avez des gens extrêmement privilégiés, quand des gens se mettent en grève, perdent une ou plusieurs journées de salaire et font ça uniquement pour l'amour du métier,[…] qui les montrent du doigt. C'est insupportable", dénonce Alexis Corbière qui parle d'un phénomène "d'égoïsme culturel". "On va tous être les cheminots de quelqu'un", souligne-t-il, en empruntant un slogan d'Olivier Besancenot.