Algérie : la droite soutient Bruno Retailleau, attaqué par la gauche et le RN

Critiqué par la gauche et le RN sur le dossier algérien, Bruno Retailleau a reçu mardi le soutien de plusieurs figures de droite. Sa "réponse graduée" après le rejet d’expulsions par Alger est saluée par Edouard Philippe et Christian Estrosi, tandis que ses opposants dénoncent une posture risquée.
Plusieurs hommes politiques de droite ont apporté mardi leur soutien au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, critiqué à la fois pour des raisons opposées par la gauche et le Rassemblement national sur sa gestion du dossier algérien.
Après le rejet de la liste d'Algériens à expulser par le gouvernement algérien, Bruno Retailleau a promis lundi soir une "réponse graduée", en disant "regretter que l'Algérie refuse d'appliquer le droit international".
Cette riposte graduée "me paraît la bonne réaction", a réagi sur Europe 1/CNews Edouard Philippe, président d'Horizons. Appelant à mettre un terme aux accords de 1968, ce que semble écarter pour l'instant Emmanuel Macron, Edouard Philippe a reconnu qu'avec une riposte graduée, "on ne commence pas tout de suite par l'échelon ultime".
"Bruno Retailleau est ce soir au pied du mur" estime Bardella
"Je comprends qu'on y aille de façon graduelle, c'est probablement l'intérêt de la relation diplomatique et de la conduite des affaires", a-t-il poursuivi. "Bruno Retailleau a raison" d'y aller étape par étape, a déclaré sur France 2 le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) tandis que David Lisnard (LR) "soutien(t) complétement la position de la France portée par Bruno Retailleau".
"J'espère que c'est bien la position de la France", a toutefois ajouté celui qui s'est par ailleurs rangé aux côtés de Bruno Retailleau dans la course à la présidence du parti, en référence aux réticences d'Emmanuel Macron.
Depuis plusieurs jours, le Rassemblement national met la pression sur le ministre de l'Intérieur qui avait laissé entendre dimanche dans le Parisien qu'il pourrait démissionner s'il n'était pas entendu.
"Engager le bras de fer ou se coucher. Agir ou partir ? Bruno Retailleau est ce soir au pied du mur", a lancé sur X lundi soir le président du Rassemblement national Jordan Bardella.
Une démarche critiquée par la gauche
À gauche, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a également critiqué la démarche du ministre de l'Intérieur : "les solutions, elles sont souvent diplomatiques", ce qui "exige une forme de respect mutuel (et) qu'on n'entre pas dans un bras de fer permanent" visant à "valoriser un ministre de l'Intérieur en mal de notoriété".
"Jusqu'où on va aller ? Pour quoi faire ? Pour obtenir quoi ?", s'est-il interrogé, estimant qu'il y avait "plus à perdre qu'à gagner".
"Dans ce qui est aujourd'hui la menace, c'est-à-dire revenir sur les accords de 68, nos compatriotes français qui ont des racines en Algérie et se sentent en réalité stigmatisés, ont le sentiment qu'on est en train d'ouvrir un conflit entre la France et l'Algérie" dont on "peut s'épargner", a-t-il jugé.