Trois jours après les élections législatives, Emmanuel Macron s’est exprimé devant les Français mercredi soir lors d’une allocution télévisée de huit minutes. Le chef de l’État a reconnu "les fractures" montrées par ce scrutin. "Nous devons apprendre à gouverner différemment", a-t-il expliqué. En réalité, le président de la République se décharge de toute responsabilité. Sa nouvelle méthode, c'est en quelque sorte la fin de la présidence jupitérienne, du moins en apparence.
Sans solution à court terme, le chef de l’Etat renvoie très clairement la balle aux partis d’oppositions. "Aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller", explique-t-il alors que justement, Emmanuel Macron venait de recevoir les représentants des forces politiques siégeant au sein de la nouvelle Assemblée nationale.
Comment Macron pousse au point de non-retour
Alors que c'est au gouvernement de faire des propositions, Emmanuel Macron inverse les rôles pour mieux pousser au point de non-retour. Il s'agit de la stratégie du "pourrissement" chère à certains de ses conseillers, comme s’il s’agissait pour lui de gagner du temps et de prendre les Français à témoins, les témoins d'une situation de blocage qui ne peut durer éternellement.
C’est peut-être la raison pour laquelle le locataire de l’Elysée n’a pas mentionné une seule fois sa Première ministre, Élisabeth Borne. Simple oubli ou démarche volontaire ? L’hyperprésidence n’est jamais très loin. Chassez le naturel, il revient au galop.