Ségolène Royal va devoir s'expliquer sur sa mission et son bilan. Nommée ambassadrice des Pôles en 2017 par Emmanuel Macron pour mener les négociations internationales sur ce dossier, elle est soupçonnée d'avoir utilisé son rôle à des fins personnelles, après des enquêtes de Radio France et du Point.
Des soupçons qui lui valent d'être convoquée à l'Assemblée nationale par deux députés LREM et UDI. "Aujourd'hui, on ne l'entend pas du tout parler des Pôles, pour lesquels elle est tout de même ambassadrice. Par contre, quotidiennement, on l'entend faire des remarques sur la vie politique française", assène sur Europe 1 le député UDI Christophe Naegelen.
Co-rapporteur de la mission d'information sur les Pôles, Christophe Naegelen rappelle qu'"il y a eu récemment une enquête disant qu'elle n'est jamais présente aux réunions" au Conseil de l'Arctique. "Si on a une ambassadrice fantôme, il faut en changer ou, à minimum, qu'elle nous rende des comptes et nous explique ce qu'elle fait au quotidien dans le cadre de sa mission", enfonce-t-il.
Deniers publics, usage privé ?
En novembre, Le Point et franceinfo avaient publiés des enquêtes accusant Ségolène Royal d'utiliser les moyens mis à sa disposition (trois collaborateurs notamment) pour ses activités personnelles. Inaugurations en région, promotion de ses livres, courses en VTC, fonctionnement de sa fondation... Les moyens publics mis à sa disposition par le Quai d'Orsay seraient utilisés "pour des missions qui semblent éloignées de la diplomatie", peut-on notamment lire sur le site de France Inter, qui décrit un "mélange des genres".
L'ancienne ministre de l'Environnement s'est défendue de tout fourvoiement dans sa fonction (pour laquelle elle n'est pas rémunérée) et dénoncé des "insinuations calomnieuses", avant d'annoncer qu'elle portait plainte contre Radio France. Ségolène Royal doit recevoir la convocation dans les prochains jours pour être auditionnée, les deux députés ayant aussi demandé à ce qu'elle soit entendue par la commission des affaires étrangères.