Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé jeudi "un abus de pouvoir de république bananière" après l'interdiction par la préfecture du Nord de la conférence sur le Proche-Orient qu'il devait tenir dans la soirée à Lille avec la candidate aux élections européennes Rima Hassan.
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"Cette réunion doit évidemment être autorisée"
"Encore interdit de réunion. Hier l'université. Mais aujourd'hui la préfecture et dans un lieu public ouvert. (...) Nous interdire de réunion au prétexte de notre sujet est un abus de pouvoir de république bananière", a déploré Jean-Luc Mélenchon, lui-même présent symboliquement à l'avant-dernière place de la liste conduite par Manon Aubry. "Aux cafards qui ont voté pour les pesticides contre les fourmis, un message : même les abeilles qui se sont abstenues en sont mortes", a ajouté le triple candidat à la présidentielle, dans une sibylline métaphore animale.
S'il s'agissait d'un appel à la réaction et au soutien aux autres responsables de gauche, le leader LFI a été entendu. "En pleine campagne électorale, interdire à nouveau une réunion publique organisée par LFI est un affront à la démocratie", a réagi le patron des socialistes Olivier Faure, qui entretient pourtant des relations ombragées avec les Insoumis. "Cette réunion doit évidemment être autorisée", a-t-il ajouté.
Dès la première interdiction mercredi, par l'université de Lille, la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain s'était inquiétée d'une "intolérance grandissante". "Quand on restreint la liberté d'expression d'une personne, on fragilise la liberté d'expression de tous", a-t-elle commenté.