Arnold Puech d'Alissac, à droite 3:50
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Maxime Dewilder , modifié à
Deux semaines après l'incendie de Lubrizol, trois ministres étaient en déplacement vendredi à Rouen. Sur Europe 1, Arnold Puech d'Alissac, président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) Normandie, commente l'accord d'indemnisation signé entre les agriculteurs et l'État.
INTERVIEW

Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, Didier Guillaume, ministre de l'Agriculture et de l'alimentation, et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la santé, se sont déplacés ce vendredi à Rouen, en Seine-Maritime, deux semaines après l'incendie de Lubrizol. Un accord a été signé entre l'État et 453 agriculteurs afin de les indemniser. La production de ces derniers a pâti de l'incendie et des retombées toxiques qui ont suivi.

"Je ne sais pas exactement quel accord a été signé", a expliqué sur Europe 1 le président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) Normandie, Arnold Puech d'Alissac. "Je suis surpris, il y a beaucoup d’annonces faites par le gouvernement. Mais il y a une volonté que le fonds de mutualisation sanitaire environnementale, qui est un fonds professionnel, serve de caisse pour payer."

"On est dans un flou artistique"

Le président de la FRSEA de Seine-Maritime reste sceptique : "Cela ne solutionne pas le problème des agriculteurs. Le premier problème que l’on a, c’est la suspicion qu’il y a sur cette région. Nous sommes 'les malades' et autour, il y a des médecins qui disent 'les analyses sont bonnes mais le malade n’a pas le droit de voir les analyses'. Cela ne rassure pas les agriculteurs, ça ne rassure pas la population, ça ne rassure pas les élus. Et ça met un doute dans le cœur des consommateurs."

"Je ne cherche pas à rassurer les gens, je cherche à informer les gens. Quand l’information sera claire, les gens seront rassurés ou seront inquiets. Pour l’instant, on est dans un flou artistique. Plus on demande aux gens d’attendre en ce qui concerne nos producteurs, plus on nous met dans le doute", poursuit-il encore.

Le vrai problème, pour Arnold Puech d'Alissac, concerne le manque de communication. "Nous demandons les résultats des analyses, ils n’ont pas été donnés aux intéressés. En haut lieu, aux ministères, on s’échange les résultats. Les agriculteurs ne les connaissent pas. Le grand public, les organisations de consommateurs, les organisations agricoles, n’ont pas connaissance de ces résultats. On veut les connaître", conclut-il.