Emmanuel Macron a dénoncé mardi en Conseil des ministres la "part de cynisme et d'irresponsabilité du gouvernement italien" qui a refusé d'accueillir l'Aquarius et ses plus de 600 migrants, dérogeant au droit international, a déclaré le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux.
Un rappel du droit maritime. Le chef de l'État "a tenu à rappeler le droit maritime" qui indique "qu'en cas de détresse ce soit la côte la plus proche qui assume la responsabilité de l'accueil". "Si un bateau avait la France pour rive la plus proche, il pourrait accoster" en France car "c'est le respect du droit international", a ajouté le président qui a salué le courage de l'Espagne qui a décidé d'accueillir le bateau, selon le porte-parole. À l'Assemblée nationale un peu plus tard, Édouard Philippe a affirmé que la France était "prête à aider" l'Espagne à "accueillir" les migrants de l'Aquarius.
"La France prend sa part, mais ce qui est inacceptable, c'est le comportement et l'instrumentalisation politique qui en a été faite par le gouvernement italien", a dénoncé Benjamin Griveaux face à la presse. "La France n'est pas restée inactive au cours des 24 dernières heures", a-t-il ajouté, en précisant qu'Emmanuel Macron allait s'entretenir mardi avec "les autorités maltaises, espagnoles et italiennes". Pour lui, "c'est la même ligne de fermeté et d'humanité que nous défendons depuis le début". "C'est une ligne de crête, qui suscite à gauche et à droite des réactions quasi-épidermiques, mais c'est cette ligne-là que nous avons fixée et que nous entendons tenir jusqu'à son terme".
La gauche dénonce le "silence coupable" de la France. La gauche a dénoncé mardi le "silence coupable" de la France face à la situation de l'Aquarius, et certains députés LREM ont également regretté l'absence de réaction de l'exécutif. À droite, le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti s'est élevé contre l'idée que l'Aquarius, avec 629 migrants à bord, puisse être accueilli en Corse, comme l'ont proposé les deux principaux responsables politiques de l'île.