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Yanis Darras , modifié à
Georges Bensoussan, historien et auteur de "Les origines du conflit israélo-arabe" aux éditions Que sais-je, était l'invité de La Grande interview Europe 1-CNews. Au micro de Sonia Mabrouk, l'écrivain est revenu sur la position d'Emmanuel Macron, qui souhaite ne plus livrer d'armes à Israël qui servent à Gaza. Une position purement opportuniste, juge l'historien. 

Un an après, Israël panse encore ses plaies. Le 7 octobre 2023, une attaque de grande ampleur était menée par le Hamas dans l'État hébreu. Des dizaines de terroristes entrés sur le territoire ont tué près de 1.200 personnes au petit matin, et des dizaines d'autres ont été enlevées et sont depuis gardé en captivité dans Gaza. 

Un événement traumatisant pour la population israélienne, et qui a fait basculer la région dans l'instabilité la plus totale. Depuis un an, l'armée israélienne poursuit sa contre-offensive dans les rues de Gaza, afin de libérer des otages mais aussi détruire le Hamas. Ces derniers jours, l'état hébreu a également lancé une contre-attaque contre le Hezbollah, organisation islamiste soutenant le Hamas, cette fois-ci dans le sud Liban. Dans le même temps, l'Iran et Israël ne cesse de se menacer, inquiétant la communauté internationale. 

"Donner des gages à un certain nombre de pays francophones"

En Occident comme dans le Sud Global, les appels aux cessez-le-feu se multiplient depuis des mois. Et cette semaine, Emmanuel Macron a appelé à arrêter toute livraison d'arme à Israël servant à Gaza, provoquant la colère du Premier ministre Israélien, Benyamin Netanyahou. 

Invité ce lundi matin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, l'historien Georges Bensoussan juge que les déclarations du président "sont liées à un pur opportunisme". "Ses déclarations sont directement liées au fait qu'il a prononcé ça lors du Congrès de la Francophonie et il a fallu donner des gages à un certain nombre de pays francophones dans cette sorte de tropisme anti-israélien. Et je pense qu'on doit mettre ça en parallèle avec le fait qu'il n'ait pas participé à la marche contre l'antisémitisme le 12 novembre 2023", poursuit-il. 

Une goutte d'eau dans un océan

"C'est une logique très opportuniste et finalement, sur le plan diplomatique, assez inconséquente parce qu'on ne peut pas dire à la fois à un pays : 'Vous avez le droit de vous défendre', mais en même temps, vous ne pouvez vous défendre que les mains liées dans le dos parce qu'on ne livre pas d'armes", ajoute l'écrivain. 

"On pouvait très bien dire que nous sommes partisans d'un cessez-le-feu à Gaza et c'est tout à fait valable, c'est tout à fait rationnel et raisonnable. Mais sans mettre en avant l'argument du boycott, c'est-à-dire l'argument de l'interdiction de vente des armes qui au demeurant d'ailleurs, ne représente rien puisque les ventes d'armes françaises à Israël, c'est 0,2 % des livraisons d'armes", conclut-il au micro d'Europe 1.