Emmanuel Macron est arrivé jeudi peu avant midi (heure locale) à l'aéroport de Cayenne pour une visite de 48 heures en Guyane, dans un climat tendu, six mois après un mouvement social qui avait paralysé ce territoire français d'Amérique du Sud. Il s'agit du premier voyage outre-mer du président de la République, si l'on excepte le déplacement en urgence aux Antilles après l'ouragan Irma. Dans la foulée de son arrivée, Emmanuel Macron doit se rendre en hélicoptère à Maripasoula, au Sud-Ouest, à la frontière fluviale du Suriname, la plus grande commune de France en terme de superficie (de la taille de l’Île-de-France) pour une population de 11.000 habitants.
Appel à respecter l'accord de Guyane. Cette commune, qui n'est accessible que par avion ou en pirogue, concentre les problèmes : orpaillage illégal, immigration clandestine, enclavement. Sur place, il rencontrera les militaires de la gendarmerie et des forces armées guyanaises (FAG), qui luttent contre l'orpaillage clandestin, et visitera le chantier d'un futur internat. Après une déambulation dans la rue principale de Maripasoula, il doit aussi rencontrer les élus et les chefs coutumiers. Au même moment, une marche est prévue à Cayenne, à l'appel du collectif Pou Laguiyann Dékolé qui réclame que le chef de l'État respecte l'accord de Guyane signé après le mouvement social qui a paralysé le territoire au printemps. Ils demandent aussi que le chef de l'État les reçoive lors de son séjour guyanais.
Arrivée en #guyane@EmmanuelMacron reçoit un accueil républicain et les honneurs militaires #MacronEnGuyanepic.twitter.com/Nr2E8wT4PI
— Guyane 1ère (@guyane1ere) 26 octobre 2017
Le boycott des maires. Le lendemain sera consacré à la visite du centre spatial de Kourou, et notamment du chantier du futur pas de tir d'Ariane 6, et à une séquence européenne, en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, avec qui il conclura la 22e conférence des Régions ultrapériphériques (RUP, terme employé pour désigner les neuf territoires ultramarins de l'Union européenne). Emmanuel Macron est par ailleurs confronté à la grogne des maires de Guyane, qui ont annoncé dans un communiqué qu'ils n'iraient pas accueillir le chef de l'État et ne participeraient pas au dîner républicain prévu, pour dénoncer "l'absence d'un temps de rencontre" entre eux et Emmanuel Macron. Selon l'Élysée, les maires ont toutefois obtenu une réunion de travail avec le président.