Le déontologue de l'Assemblée nationale a épinglé jeudi Grégoire de Fournas pour "manquement déontologique", après que l'élu RN a fait la promotion de son vin sur son compte Twitter de député, a-t-on appris de source parlementaire. "Nombreux sont ceux qui m'ont contacté pour me commander du vin", avait écrit mercredi ce viticulteur de profession en mentionnant un lien vers un site internet et en remerciant pour le "soutien", un message supprimé depuis.
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La présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet avait saisi dès mercredi soir le déontologue de l'institution, une autorité indépendante. Ce dernier a jugé que le député "a fait la promotion d'un intérêt privé (l'entreprise de ses parents dont il fut salarié) dans le cadre de sa fonction", le compte Twitter utilisé étant le compte qu'il a fait référencer sur le site de l'Assemblée, selon la même source parlementaire.
Peine disciplinaire si la recommandation n'est pas suivie
Le déontologue Christophe Pallez a écrit à Grégoire de Fournas pour l'informer de ce manquement et lui recommander de "ne plus utiliser ce compte ou tout autre support arguant de sa qualité de député pour de telles activités". Si la recommandation n'était pas suivie, le bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance collégiale, pourrait être saisi et prononcer une peine disciplinaire.
Début novembre, Grégoire de Fournas a été exclu pour 15 jours de séance du Palais Bourbon après ses propos - "qu'il retourne en Afrique"- lancés dans l'hémicycle lors d'une intervention de Carlos Martens Bilongo (LFI), qui avaient suscité une vague d'indignation. Le député de Gironde avait ensuite nié tout caractère raciste, assurant parler du bateau humanitaire Ocean Viking alors bloqué en mer avec 234 migrants, et pas de Carlos Martens Bilongo, élu noir du Val-d'Oise.
Des "manquements" constatés par ailleurs précédemment
Des "manquements" de députés au code de déontologie sont constatés périodiquement. Par exemple en 2017, Pascale Fontenel-Personne (LREM devenu Renaissance), dont l'entreprise de transports proposait une prestation payante comprenant une visite du Palais-Bourbon, avait été sanctionnée.
François Ruffin (LFI) avait lui été rappelé à l'ordre, en novembre 2017, pour avoir diffusé une vidéo sur YouTube le montrant dans son bureau à l'Assemblée relatant son activité hebdomadaire et invitant le spectateur à acheter son journal Fakir.