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Alexis Delafontaine / Crédits photo : Amaury Cornu / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Ritchy Thibault, l’attaché parlementaire de la députée insoumise Ersilia Soudais, a été interdit d’accès à l’Assemblée nationale sur décision de la présidente de l’hémicycle, Yaël Braun-Pivet. En cause, l’insécurité causée par le proche du groupe LFI, déjà visé par une plainte du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.

C’est une première dans l’histoire de l’Assemblée nationale. Ritchy Thibault, l’assistant parlementaire de la députée insoumise Ersilia Soudais, a été banni du Palais Bourbon. Selon Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, sa présence ne permettait plus de garantir la sécurité de l'hémicycle. Elle se base sur l’article 3 de l’ordonnance relative au fonctionnement des assemblées parlementaires pour exclure cet assistant. "Les présidents sont chargés de veiller à la sûreté de leur assemblée", avance cet article.

Depuis la plainte déposée par Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, contre Ritchy Thibault, la présidente estime qu’il est devenu une menace notamment à cause de sa proximité avec les mouvements propalestiniens. "Le seul chemin dans les rues de Paris c’est l’Intifada", avait-il lancé lors d’une manifestation, ce qui lui avait valu un signalement de la préfecture de police de Paris.

"Une ingérence totale dans le cabinet d'un groupe d'opposition" pour la députée LFI

Pour la députée Ersilia Soudais, cette décision est totalement injustifiée. "Je suis choquée par cette décision, qui est inédite dans l'histoire de l'Assemblée nationale et qui, pour moi, est une ingérence totale dans un cabinet d'un groupe d'opposition", réagit l'élue dans la 7e circonscription de Seine-et-Marne. "Il y a une séparation des pouvoirs, ce n'est pas à l'exécutif de décider de qui peut être collaborateur ou non à l'Assemblée nationale", appuie la députée LFI, qui a annoncé avoir saisi le bureau de Yaël Braun-Pivet pour contester cette décision.

De son côté, Ritchy Thibault dénonce une sanction arbitraire et assure qu’il ne cédera jamais face aux tentatives d’intimidation. L'attaché parlementaire n’a pourtant aucun moyen légal pour contester cette décision.