La présidente du Front national Marine Le Pen, mise en cause dans l'enquête sur les assistants parlementaires d'eurodéputés frontistes, était convoquée vendredi chez les juges en vue d'une possible mise en examen, a-t-on appris de source proche du dossier.
Elle avait promis de rencontrer les juges après les élections. Marine Le Pen a été convoquée vendredi après-midi en vue d'une possible mise en examen pour abus de confiance au sujet des salaires versés à sa cheffe de cabinet au FN, Catherine Griset, elle-même mise en examen pour recel, a précisé cette source, confirmant une information de RTL. Jusqu'ici, la président du FN avait refusé de rencontrer les juges: la nouvelle députée FN du Pas-de-Calais avait mis en avant le 10 mars son immunité d'eurodéputée pour rejeter une première convocation des juges, puis indiqué qu'elle répondrait favorablement à leur demande après les élections présidentielle et législatives.
Un préjudice de près de cinq millions d'euros pour le Parlement. Les juges cherchent à déterminer si le parti d'extrême droite a mis en place un système généralisé pour rémunérer ses permanents avec des crédits européens, en les faisant salarier comme assistants de ses eurodéputés, mais sans que leur travail ait un lien avec les activités du Parlement européen. Marine Le Pen fait partie des 17 élus européens du FN, avec son père Jean-Marie Le Pen et son compagnon Louis Aliot, à être visés par cette enquête ouverte en France en 2015, qui porte sur une quarantaine d'assistants. Le préjudice pour le Parlement européen s'élèverait à près de cinq millions d'euros de 2012 à 2017, d'après des chiffres communiqués par l'institution européenne.
Dix-neuf eurodéputés français visés. À la suite d'une dénonciation d'une eurodéputée FN, Sophie Montel, le parquet de Paris a par ailleurs ouvert en mars une enquête préliminaire pour "abus de confiance", visant 19 eurodéputés français issus d'autres partis, dont six du parti centriste MoDem présidé par François Bayrou. Cette affaire a conduit la semaine dernière trois ministres de la formation centriste, François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard à quitter le gouvernement.