Après cinq ans d'enquête, Marine Le Pen se retrouve au centre des accusations dans le dossier des soupçons d'emplois fictifs d'assistants d'eurodéputés RN. Selon le Journal du dimanche, les policiers de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) insistent dans un rapport de synthèse du 15 février sur le rôle de la dirigeante du parti, qui serait l'organisatrice et la bénéficiaire du "système frauduleux" mis en place.
L'enquête avait été ouverte en mars 2015 et confiée fin 2016 à des juges d'instruction financiers du tribunal de Paris. Le RN et ses dirigeants sont soupçonnés d'avoir détourné des enveloppes accordées par l'UE à chaque député pour rémunérer ses collaborateurs parlementaires, et ce alors que ces collaborateurs auraient en fait travaillé pour le parti frontiste. Le Parlement européen, partie civile, a estimé son préjudice à 6,8 millions d'euros dans cette affaire, rappelle l'AFP. Environ 25 élus et assistants, dont Marine Le Pen, Jean-Marie Le Pen et des responsables du parti, sont mis en examen dans cette affaire.
Marine Le Pen "n'a jamais mis en place de système frauduleux", selon son avocat
Ce rapport, qui a été remis à la juge d'instruction Claire Thépaut, note que le RN a "par l'intermédiaire de ses cadres et dirigeants, mis en place un système organisé frauduleux de détournement de fonds européens à son profit, par le biais d'emplois fictifs d'assistants parlementaires". Toujours selon le JDD, ces mêmes enquêteurs "estiment avoir découvert assez d'éléments probants pour que 17 dirigeants, élus et proche du RN soient poursuivis pour 'détournement de fonds publics' ou recel de ce délit".
Le JDD indique que le rapport contient plusieurs dépositions concourant à "présenter Marine Le Pen comme la responsable directe" de ce système frauduleux. Interrogé par le journal, l'avocat de l'ex-candidate à la présidentielle, Rodolphe Bosselut, assure que cette dernière "n'a jamais mis en place de système frauduleux". "Tous les assistants parlementaires au Parlement européen cités dans l'instruction ont travaillé à un moment ou à un autre", dit-il encore.