Le principal suspect de l'attaque au hachoir, jeudi matin à Paris, assume son acte. Il visait spécialement Charlie Hebdo ; selon les premiers éléments de l'enquête, il n'aurait pas supporté la republication des caricatures du prophète Mahomet par le journal satirique, et se serait rendu au 10 rue Appert, dans le 11e arrondissement de la capitale, ignorant que la rédaction de l’hebdomadaire n’occupe plus ces locaux depuis l’attentat dont elle a été victime le 7 janvier 2015. "Ce lumpen terrorisme, ce terrorisme low-cost fait partie de notre quotidien. C’est ce qui rend ces formes d’action inquiétantes. Nous pouvons avoir à tout moment une attaque au couteau, avec une voiture ou un camion", a commenté au micro d’Europe Soir l’ancien Premier ministre Manuel Valls.
"Nous faisons face à trois types de menaces", estime l’ancien locataire de Matignon, en charge au moment de la vague d’attentats de 2015. "La première vient de Daesh ou d’autres organisations depuis la Syrie ou l’Irak, qui, malgré les coups portés, ont toujours la capacité de frapper", explique-t-il. "Il y a sans doute aussi d’autres groupes capables de frapper en Europe. Et puis, enfin, il y a ces milliers de personnes radicalisées qui, d’une manière ou d’une autre, avec une forme d’engagement différente, dans nos quartiers, dans la rue, qui se sont éduqués, formés sur Internet ou en prison, peuvent frapper de cette manière", alerte-t-il.
"Dans notre société, au sein de la communauté nationale, des gens peuvent frapper"
"Nous allons vivre longtemps avec cela. On m’a reproché d’avoir dit à des jeunes lors d’un débat, après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, qu’ils allaient vivre avec cette menace", se souvient Manuel Valls. "Mais nous allons vivre avec cette menace parce qu’il y a là, dans notre société, au sein de la communauté nationale, des gens qui peuvent frapper. Cela oblige, tout en respectant l’Etat de droit, à faire preuve de vigilance", poursuit le candidat malheureux à la mairie de Barcelone.
"Ne soyons pas naïf, regardons de près ce qui se passe dans les prisons, mais aussi les sorties de prison, pas seulement celles de terroristes condamnés, mais celles aussi de ceux qui s’y sont radicalisés", enjoint-il.