La France est passée en alerte "urgence attentat" après l'attaque au couteau à Arras, où un enseignant a été tué et trois personnes blessées, sur fond de crainte d'importation du conflit entre Israël et le Hamas, a indiqué vendredi soir à l'AFP Matignon. La Première ministre Elisabeth Borne "a décidé de rehausser la posture Vigipirate au niveau urgence attentat", le niveau le plus élevé de ce dispositif de sécurité, a indiqué Matignon après une réunion de sécurité à l'Elysée autour du président Emmanuel Macron.
"Il n'y a pas de menace caractérisée, il y a une atmosphère négative"
Le niveau "urgence attentat" du dispositif Vigipirate, qui relève du chef du gouvernement, peut être mis en place à la suite immédiate d'un attentat ou si un groupe terroriste identifié et non localisé entre en action. Il permet la mobilisation exceptionnelle de moyens, mais aussi de diffuser des informations susceptibles de protéger les citoyens dans une situation de crise. La France était jusqu'à présent au niveau "sécurité renforcée - risque attentat" qui correspond à un niveau élevé de la menace terroriste.
"Il y a un lien entre ce qu'il s'est passé sans doute dans le Proche Orient et le passage à l'acte" de l'assaillant, a déclaré sur TF1 le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. En France, "il n'y a pas de menace caractérisée, il y a une atmosphère extrêmement négative notamment du fait de l'appel à des passages à l'acte", a-t-il ajouté. A ce niveau de vigilance, "c'est pour dire à toutes les administrations de faire attention" et "ça permet à nos amis militaires de l'opération Sentinelle de monter en puissance", a expliqué le ministre.
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"Quelques milliers" de militaires supplémentaires "vont aider la police et la gendarmerie, pour surveiller les centres commerciaux, pour protéger tous les Français dans leur vie de tous les jours", a-t-il précisé. Le bulletin Vigipirate émis vendredi soir et dont l'AFP a obtenu une copie explique que "la dégradation brutale de la situation au Proche-Orient laisse craindre une forme de polarisation pouvant engendrer des conséquences sur le territoire national, notamment de possibles troubles à l'ordre public et actions ciblées contre certaines communautés, leurs bâtiments et représentations symboliques".
Cette menace s'inscrit "dans une période de forte exposition", selon ce même bulletin, avec l'accueil en France de la coupe du monde de rugby, les événements au Proche-Orient "qui s'ajoutent à une situation géopolitique internationale déjà fortement dégradée" et l'attaque au couteau d'Arras.