Après Emmanuel Macron, avant Marine Le Pen, mais en même temps qu'Edouard Philippe. Ce mardi, Laurent Wauquiez se rend au Salon de l’agriculture. Ou plutôt, il entame sa visite, car il devrait y passer deux jours pleins. L’occasion de tester sa popularité auprès du monde paysan. Le président des Républicains croit pouvoir séduire les agriculteurs par son style. Notre reporter est allé prendre le pouls des agriculteurs porte de Versailles.
"Se montrer devant les caméras". Le style Laurent Wauquiez, avec ses propos très cash devant des étudiants, n’a pas trop plu à Romain et Frédéric, éleveurs de vaches Prim Holstein, venus du Loir-et-Cher : "Qu'est-ce qu'il a voulu dire à ses élèves ? Et qu'est ce qu'il pense quand il vient, ici, se montrer devant les caméras ? Est-ce qu'il y a une différence de discours ou pas ?", s'interroge l'un, quand son voisin complète : "C'est du franc-parler ou c'est critiquer les autres pour essayer de s'imposer, faire sa place ? J'ai du mal à faire la part des choses", ajoute-t-il un brin déboussolé.
"Le personnage me dérange". Et parmi les éleveurs, au sein desquels figurent pas mal d’électeurs de droite, certains ne sont visiblement pas convaincus par le nouveau chef des Républicains : "Ce n'est pas le digne remplaçant de Sarkozy. Je pense que Sarko a vraiment défendu les intérêts des Français. Au niveau de l'Europe, il nous a vraiment défendus. Mais Wauquiez, il faut qu'il fasse ses preuves. Pour l'instant, il a les dents longues, je ne suis pas fan." Même son de cloche pour son voisin : "Les idées, on pourrait parfois y adhérer mais le personnage me dérange. Les rapports humains dans le milieu agricole, ça reste encore très important."
Un "titi parisien" ou un campagnard ? S'il ne semble pas faire l'unanimité, une autre question divise : Laurent Wauquiez est-il un homme des territoires ou un Parisien ? "Je crois qu'il est originaire de Haute-Loire. Il est dans une zone d'élevage. Je ne doute pas de ses capacités à avoir des idées sur la question", lui accorde un éleveur, contredit par un second témoignage : "C'est un titi. C'est le Parisien pur et dur. Moi je suis du sud-ouest, on les appelle les titis. Ils vivent dans leur monde." Convaincre pourrait ainsi s'avérer difficile pour le chef de file des LR, qui a en tout cas choisi de se donner du temps : deux jours complets au Salon.