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Alors que les agriculteurs battent de nouveau le pavé pour exprimer leur colère, les regards se tournent vers le futur accord commercial entre le Mercosur et l'Union européenne, parmi les principales préoccupations du monde agricole. "Nous ne voulons pas de cet accord parce qu'il est injuste", se défend le ministre de l'Europe Jean-Noël Barrot au micro de Sonia Mabrouk.

Comme il y a un an, de nouvelles mobilisations ont lieu partout en France à l'initiative des syndicats agricoles. Des blocages pour dénoncer les conditions de travail des agriculteurs mais aussi les risques de voir naître l'accord commercial avec le Mercosur, comparé par beaucoup à de la concurrence déloyale. Interrogé dans la Grande interview Europe 1-CNews ce mercredi, le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se veut rassurant.

Vers une minorité de blocage ?

"Nous avons besoin d'accords de commerce avec les pays d'Amérique du Sud parce que nous avons besoin que nos agriculteurs, nos industriels, nos entreprises puissent exporter là-bas. Mais nous ne voulons pas de cet accord parce qu'il est injuste, parce qu'il n'impose pas aux producteurs là-bas les exigences environnementales que nous imposons aux nôtres. Et donc nous demandons à ce que la Commission européenne revoie sa copie. Et nous progressons", précise-t-il au micro de Sonia Mabrouk.

Le ministre assure que le gouvernement est "pleinement mobilisé" pour bloquer la signature de l'accord en l'état et qu'il est en négociation avec d'autres pays de l'Union européenne pour créer une minorité de blocage. "Ce que je constate, c'est qu'un certain nombre de grands pays qui, comme nous, ne souhaitent pas sacrifier leurs agriculteurs, commencent à exprimer des réserves puis à relever leurs exigences. J'ai rencontré mon collègue italien, mon collègue polonais, qui m'ont fait part de leurs inquiétudes, ce qui est une bonne nouvelle. Je m'en félicite parce qu'il n'est hors de question que nous que nous faisions de nos agriculteurs - qui ont déjà, en parallèle du Mercosur, un grand nombre de difficultés à affronter - une variable d'ajustement" avance-t-il.

 

Des engagements qui "progressent"

Alors que la ministre de l'Agriculture a déclaré ce mercredi matin que les "actes de dégradation, de blocage à la frontière espagnole" à l'initiative du syndicat Coordination rurale n'étaient "pas acceptables" et risquaient d'entamer la "sympathie" des Français envers la profession, le ministre de l'Europe se veut plus conciliant : "J'entends la détresse et les difficultés auxquelles les agriculteurs au quotidien sont confrontés. Je veux redire qu'aucun gouvernement n'a fait autant pour le monde agricole que celui de Gabriel Attal et celui de Michel Barnier", précisant que les engagements promis "progressent".

"On aura une loi d'orientation agricole qui sera discutée en début d'année. Ils attendent aussi de faire entendre non seulement à la France, mais dans le reste de l'Europe, leur opposition au Mercosur. Et je veux leur dire qu'il y a une unanimité des Français pour les soutenir sur le point de vue du Mercosur, et je les invite évidemment à ne pas paralyser le pays", conclut-il. De son côté, la FNSEA, un des principaux syndicats agricoles, a annoncé une nouvelle mobilisation "mardi, mercredi et jeudi" prochains.