Emmanuel Macron le sait : la présentation du budget 2018, mercredi, est sans doute l'un des moments les plus importants du début de son quinquennat. D'où des précautions de communication pour les conseillers élyséens, qui veulent éviter de voir trois mots coller à la peau du chef de l'État : le "Président des riches". "Il faut à tout prix empêcher que cette image s’installe", dit l’un d’eux.
Deux mesures mises en avant. Pour que cette réputation ne parasite pas la séquence du budget 2018, le gouvernement va donc, par exemple, insister sur la revalorisation du minimum vieillesse pour faire oublier que la hausse de la CSG frappera de plein fouet les retraités. Seront aussi mises en avant l’augmentation de l’aide aux familles les plus pauvres pour la garde d’enfant, ainsi que la revalorisation de l’allocation "adulte handicapé". Toutes ces mesures sont brandies dans l’espoir qu’on ne résume pas le budget à une baisse d’impôt pour les riches et les entreprises.
Un entre-deux qui prête le flanc aux critiques. Reste cependant un écueil politique de taille : la réforme de l’ISF. Emmanuel Macron a choisi un entre-deux : les riches propriétaires continueront à payer, alors que ceux qui disposent de portefeuilles d’action seront exemptés, ce qui revient à favoriser les investisseurs tout en sanctionnant les rentiers. Problème, la droite va avancer qu'il s'agit d'une demi-mesure, prônant la suppression pure et simple de l’ISF. Quant à la gauche, elle hurlera, parce que toucher ce totem sera présenté comme un crime à l’encontre de la justice sociale. Ce qui promet à l'exécutif une opposition double et vigoureuse.