À plus d'un an du scrutin, Xavier Bertrand a décidé d'accélérer. Mercredi, le président des Hauts-de-France a officialisé sa candidature à l'élection présidentielle de 2022. Une manière, pour l'ancien LR de devancer les autres ambitieux à droite, lui qui refuse toute idée de primaire dans son camp, mais également de s'imposer dans le débat comme le principal opposant à Emmanuel Macron. Mais alors qu'un récent sondage Ifop pour Marianne le crédite de seulement 14% des voix au premier tour, l'ex-ministre du Travail de Nicolas Sarkozy a-t-il un espace politique pour tirer son épingle du jeu ? Oui, répond le politologue Pascal Perrineau, invité dimanche d'Europe 1.
"Il y a un espace pour la droite jusqu'au centre, Toutes les enquêtes le montrent", assure Pascal Perrineau, rappelant que "les forces de droite et du centre ont très bien résisté aux dernières élections municipales".
Un refus du duel Macron-Le Pen ?
Et si les sondages montrent un Xavier Bertrand encore loin du duel annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, l'ancien directeur du Cevipof note que que "quand on demande aux Français de se positionner dans cet espace gauche-droite, il y a beaucoup plus de Français qui se positionnent à droite jusqu'aux confins du centre, que de Français qui se positionnent à gauche".
Pour Pascal Perrineau, Xavier Bertrand pourrait profiter de la lassitude d'une opinion publique refusant un remake de 2017. "Les Français, on leur dit 'voilà, on va vers un second tour Le Pen-Macron', mais quand vous interrogez ces mêmes Français, ils vous disent dans une proportion de plus des deux tiers 'on ne veut pas de la resucée du second tour de 2017, qui est excessivement réducteur'", insiste l'invité d'Europe 1.
"La droite ne peut pas attendre"
"Oui, il y a un espace entre le Rassemblement national et la République en marche pour la droite et la droite modérée", selon Pascal Perrineau, qui prévient toutefois que la droite n'a pas de temps à perdre. "Le calendrier électoral est terrible, les élections régionales ont été repoussées en juin et certains parlent même de les repousser à plus tard", rappelle-t-il. Or, conclut-il, "la droite ne peut pas attendre, sinon l'espace va être occupé par d'autres, par Marine Le Pen et par Emmanuel Macron".