La question du bien-être animal se fait de plus en plus entendre dans les différentes campagnes politiques. À quelques mois de l'élection présidentielle de 2022, la Société protectrice des animaux (SPA) formule une proposition à l'attention des candidats : la création d'un défenseur des droits indépendant et spécialement dédié aux animaux, comme il en existe un pour les droits humains. "C'est une idée de Robert Badinter que la SPA a reprise parce qu'elle est fondamentale", appuie d'abord Jacques-Charles Fombonne, président de la SPA, sur Europe 1.
Permettre à l'État de "prendre la main" sur la protection des animaux
Plusieurs raisons poussent le président de l'association d'accueil des animaux à formuler cette proposition auprès des candidats à la présidentielle. "Symboliquement, ce serait un geste politique extrêmement important que le pouvoir décide de consacrer la pleine autorité d'une personne sur la question des animaux", affirme-t-il sur Europe 1.
Plus que symbolique, cette nomination permettrait à l'État de "prendre la main" sur la protection des animaux. "Nous aurions besoin de quelqu'un qui puisse centraliser la protection des animaux, la réglementation, la législation. Elle est partagée entre l'État, les collectivités territoriales. Les plus actifs, ce sont surtout les associations, ce qui n'est pas normal. Ça permettrait à l'État d'avoir quelqu'un qui ferait un état des lieux, qui aurait une force de proposition (...), qui pourrait promouvoir ce droit des animaux tels que nos concitoyens semblent le vouloir de plus en plus", souligne Jacques-Charles Fombonne.
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"Je n'ai aucun scrupule à ce que nous nous fassions draguer"
Le président de la SPA met en avant la montée de la question du bien-être animal dans les préoccupations des citoyens, notamment depuis la percée du parti animaliste aux élections européennes de 2019. La proposition de créer un défenseur des droits spécialement dédié, qui serait "un énorme progrès", permet à l'association, elle qui est restée souvent muette, de se faire entendre auprès des futurs candidats. "Je n'ai aucun scrupule à ce que nous nous fassions draguer dans le cadre de la campagne électorale", affirme le président de l'association protectrice des animaux.
Malgré tout, l'association ne donnera pas de consigne de vote. "Nous verrons quelles sont les propositions qui sont faites par les candidats. Je ne préside pas une association militante, mais une association d'adhérents", poursuit Jacques-Charles Fombonne. Un thème qui peut avoir toute son importance dans la prochaine campagne : "L'élection se joue à quelques pourcents près. Ce sera peut-être notre meilleur atout", concède-t-il.
Le président de la SPA assure qu'il contactera tous les candidats officialisés pour leur faire part des propositions de l'association. Début octobre, le président Emmanuel Macron s'était rendu dans un refuge pour faire des annonces en faveur du bien-être animal. Preuve que le sujet va s'imposer dans la campagne présidentielle.