Qu'annoncera Gabriel Attal vendredi ? Face à la fronde des agricultures qui dure depuis plusieurs jours, le Premier ministre dévoilera de premières mesures pour tenter d'apaiser la colère, à l'occasion d'un déplacement auprès d'agriculteurs, selon les informations d'Europe 1. La FNSEA a réclamé des aides "immédiates" et un allègement des contraintes environnementales, au moment où la mobilisation se poursuit sur les autoroutes, les rocades et les ronds-points et s'étend à travers le pays ce jeudi matin. Pour Robert Ménard, maire divers droite de Béziers, invité de La Grande interview Europe 1-CNews jeudi, "toute une partie de la France est ignorée".
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"C'est plus facile de vivre dans une banlieue du 93 que de vivre dans le fin fond de la Lozère"
"On passe sa vie, y compris dans les médias, à ne parler que des banlieues. C'est plus facile de vivre dans une banlieue du 93 que de vivre dans le fin fond de la Lozère ou de l'Aveyron. Vous avez plus d'attention, tous les médias courent dès qu'il y a un problème. Vous allez dans l'Aubrac pour savoir les conséquences du changement climatique ? Jamais, jamais, jamais. Ils [les agriculteurs] n'en peuvent plus de ça. Il y a toute une partie de cette France qui est ignorée", a-t-il tranché au micro de Sonia Mabrouk.
Ce jeudi, des blocages et des opérations escargots ont lieu aux quatre coins du pays. Le Haut-Rhin, l'Oise, le Gard, les Yvelines, la Loire, l'Occitanie sont concernés... D'après le maire de Béziers, la France est composée de deux pays. "Vous avez deux pays ici. Je ne comprends pas qu'on ne le comprenne pas. Et ça va du Rassemblement national à la France Insoumise en passant par tous les autres. Tous les candidats sérieux à l'élection présidentielle sont tous Parisiens ou vivent à Paris", a-t-il observé.
"Personne ne va régler le problème des agriculteurs tout de suite"
La FNSEA, premier syndicat agricole, a réclamé mercredi soir au gouvernement des "réponses immédiates sur la rémunération", dont une aide d'urgence aux "secteurs les plus en crise", et, à plus long terme, la mise en œuvre d'un "chantier de réduction des normes". Les agriculteurs "ont envie que tu le touches, que tu lui dises que tu as compris ce qu'il est, ce qu'il représente. Les mots, le choix des attitudes, ce n'est pas un supplément d'âme, c'est le cœur de ce qu'on peut faire", a indiqué le maire de Béziers avant d'ajouter que personne ne pourra régler dans l'immédiat tous les problèmes auxquels sont confrontés les paysans. "Personne ne va régler les problèmes des agriculteurs tout de suite. Le premier qui vous dit ça, ce sont des conneries. Mais au moins, tu es en empathie avec eux", a-t-il glissé.