Les agriculteurs se rapprochent mercredi de Paris, de Lyon et du marché de gros de Rungis, malgré les tentatives de l'exécutif pour dissiper le malaise paysan et convaincre les manifestants de cesser leur mobilisation. Le Premier ministre Gabriel Attal a promis mardi que le gouvernement serait "au rendez-vous, sans aucune ambiguïté" pour répondre à la crise agricole actuelle, dans son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale.
Malgré ces déclarations, assorties de quelques nouvelles mesures, et des esquisses de concessions à Bruxelles, la mobilisation ne faiblit pas, notamment sur la question des jachères. Après sa visite d'État en Suède, Emmanuel Macron a de son côté prévu de se rendre directement ce mercredi soir à Bruxelles où il aura rendez-vous jeudi avec la présidente de la Commission Ursula Von der Leyen.
LIRE AUSSI - INFO EUROPE 1 - Les blocages des agriculteurs dureront «au moins cinq jours», selon le renseignement
Et depuis Stockholm le chef de l'État prépare ses arguments, notamment sur la question des dispenses des droits de douane pour le blé, le sucre, ou le poulet ukrainien. "On a aujourd'hui en volume et en qualité des choses qui déstabilisent le marché européen. Ce sont des choses que l'on va chercher à réguler", a-t-il affirmé.
Une cohérence de l'Union européenne
"Réguler ce marché" alors que ce dispositif a pour objectif de soutenir l'activité économique de Kiev. Parmi les autres enjeux de sommet, le traité de libre-échange entre l'Union européenne, l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay : "Tel que l'accord est en train d'être négocié avec le Mercosur, la France s'y oppose. Parce que c'est un accord qui n'impose pas des règles qui sont homogènes avec les nôtres", a encore détaillé Emmanuel Macron. Ce n'est par ailleurs pas l'avis de l'Allemagne, qui réclame cet accord.
Enfin le chef de l'État veut aborder un autre dossier : celui des 4% de terres que les agriculteurs ne doivent pas cultiver. "Sur la question des jachères, on a besoin de produire plus. On veut aussi de la souplesse sur certaines règles qu'il y a dans cette PAC". Emmanuel Macron est à la recherche d'une cohérence et d'une unité de l'Union européenne, très loin donc des mots de Gabriel Attal, qui a défendu mardi le principe d'une "exception agricole française".