Le sénateur écologiste Yannick Jadot s'est indigné mercredi de la différence de traitement réservée par le gouvernement aux actions de blocage menées par les agriculteurs par rapport à celles des écologistes, qui, s'ils faisaient "le millième de ce qui se passe aujourd'hui", seraient "en prison et condamnés".
Le deux poids, deux mesures "est évident", a estimé l'ancien candidat à la présidentielle sur Public Sénat, jugeant que "c'est quand même étonnant de voir que, dans notre pays, quand on défend l'intérêt général, on est immédiatement sanctionné et quand on défend des intérêts corporatistes - qui sont légitimes aujourd'hui - on n'a pas les mêmes réponses que la FNSEA", le principal syndicat agricole.
Taxes, normes, difficultés à vivre... de multiples revendications
Si le collectif Dernière rénovation "bloque une autoroute sur la question du climat pendant un quart d'heure, ils sont en garde à vue et les procès tombent, et les sanctions tombent", a observé Yannick Jadot. "Je pense qu'on ne calmera pas la colère en interdisant les manifestations, et c'est valable pour tout type de manifestation d'ailleurs", a ironisé de son côté sur TF1 la cheffe des écologistes Marine Tondelier, disant soutenir "à 200%" le mouvement en cours.
Les agriculteurs manifestent et bloquent des routes un peu partout en France depuis une semaine pour protester contre leurs difficultés à vivre de leur travail mais aussi contre la hausse progressive de la taxe sur le gazole non routier et l'accumulation des normes, notamment environnementales. Une mobilisation endeuillée par la mort d'une agricultrice et de sa fille dans l'Ariège, percutées mardi par une voiture à un barrage à Pamiers.