Mission périlleuse pour Laurent Saint-Martin. Le député REM du Val-de-Marne était l'invité de Maxime Switek dans le débat d'Europe Midi, mardi, pour défendre les orientations du budget 2018, dévoilées fin septembre. Face à lui, le président du groupe Nouvelle gauche (NG) à l'Assemblée nationale, Olivier Faure, n'a pas cessé d'insister sur un texte en forme de "cadeau aux plus riches" : "Vous faites un cadeau et vous espérez que les gens à qui vous faites des cadeaux vont vous le rendre. Cet argent-là, ils ne vous le rendront pas", a-t-il prévenu.
"Armure fiscale". Et le député de Seine-et-Marne de critiquer une "armure fiscale" en référence au bouclier fiscal de Nicolas Sarkozy pendant son quinquennat. Ce paquet fiscal "permettra d'aller quatre fois plus haut que ce que Nicolas Sarkozy avait prévu", explique-t-il, en désaccord avec la volonté du gouvernement d'alléger l'ISF en resserrant son assiette sur les valeurs immobilières, excluant les valeurs mobilières. "Vous n'avez pas du tout cherché à favoriser l'investissement dans les PME. (…) Alors que si vous n'aviez pas supprimé l'ISF, et que vous aviez par exemple augmenté la possibilité de s’exonérer du paiement de l'ISF en investissant dans les PME…"
Débat sur le prélèvement forfaitaire obligatoire. Il a aussi critiqué le prélèvement forfaitaire obligatoire du gouvernement, "évalué à 4 milliards d'euros par l'OFCE contre 1,5 pour le gouvernement. C'est une mauvaise surprise pour tout le monde parce que nous allons désormais avoir (…) des grandes fortunes françaises qui ne seront plus imposés qu'à 12,8%", contre 14,5% pour la première tranche d'imposition de l'impôt sur le revenu. Laurent Saint-Martin défend, lui, une meilleure visibilité sur la taxation du capital grâce à cet outil. Selon Olivier Faure, "le smicard va être plus imposé que le milliardaire, est-ce que vous trouvez ça normal ? Ça remet en cause jusqu'à l'adhésion à l'impôt." Des positions que les députés socialistes résument dans une lettre envoyée mardi matin aux membres de la majorité, où ils les encouragent à "corriger les déséquilibres" du budget 2018.