Le gouvernement présente mercredi en Conseil des ministres son budget 2018. Parmi les grandes lignes, on observe une baisse d'impôts de 7 milliards d'euros, contrairement aux 10 promis. Le Haut conseil des finances publiques a d'ores et déjà qualifié le budget de "raisonnable". Pour Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU), invitée de la matinale d'Europe 1, le discours diffère.
"Les mêmes vieilles recettes". "Je ne crois pas qu'on puisse parler d'un budget raisonnable car c'est un budget qui ne prendra pas en compte les besoins de la population, en tout cas nous le vivons ainsi en ce qui concerne la fonction publique puisque pour rester dans le cadre des 3% (de déficit public, ndlr.), on est toujours dans les vieilles mêmes recettes de contrainte budgétaire" avec, dit-elle, "les fonctionnaires" pour principale cible "des efforts à produire. Et puis, on va prendre sur les budgets de la protection sociale", analyse-t-elle, avant de citer en outre plusieurs postes, qui devraient être "en diminution : "les logements, les transports".
Hausse de la CSG. Premier point de discorde : la hausse de la CSG et donc, la probable baisse du pouvoir d'achat des fonctionnaires. Le gouvernement avait pourtant annoncé vouloir "compenser" la hausse de 1,7 point de la CSG. Une mesure trop floue selon la syndicaliste. "Il est à peine question de compenser la hausse de la CSG. L'engagement d'Emmanuel Macron candidat était de donner du pouvoir d'achat à tous les salariés, il a écrit à tous les agents de la fonction publique", rappelle Bernadette Groison, "or nous sommes sur une compensation qui ne sera peut-être pas réelle pour tous les agents", voire pas "réelle" tout court.
Appel à la grève. Autre cheval de bataille pour Bernadette Groison : le gel de la valeur du point d'indice. "On rebloque les évolutions de salaires, avec le rétablissement de la journée de carence, plus la perspective de 120.000 suppressions d'emplois dans la fonction publique, je dirais quand même que la coupe est pleine en quelques mois de gouvernement Macron". La FSU est donc à l’initiative d'un appel à la grève le 10 octobre prochain. "Nous avons proposé à l'ensemble des fédérations de fonctionnaires de réagir. Cette unité est inédite. La hauteur des attaques est tellement forte que neuf fédérations appellent à la grève et à l'action", conclut-elle.