Martine Aubry, maire de Lille et ancienne Première secrétaire du PS, a vertement critiqué vendredi le projet de budget du gouvernement d'Édouard Philippe, le qualifiant de "budget du CAC 40". "Le budget est un budget du CAC 40. Ce sont des réponses libérales, qui partent du principe - qui a toujours échoué - que c'est en rendant tout possible aux plus riches et à ceux qui ont que le pays va mieux", a déclaré Martine Aubry au cours d'une conférence de presse de mi-mandat à la mairie de Lille.
Une politique "à droite et libérale". "On voit ce qu'est En Marche! : une loi Travail qui est une régression sociale terrible, une loi écrite pour le Medef, 'thatchérienne', avec un budget (...) totalement libéral. On baisse de trois milliard l'ISF et on rabote de cinq euros les APL (aide personnalisée au logement, ndlr), on augmente la CSG pour les personnes âgées, on augmente le forfait hospitalier", a déploré l'ancienne ministre du Travail. Selon elle, le gouvernement d'Édouard Philippe est un "gouvernement de droite avérée, et fait une politique à laquelle même Jacques Chirac n'aurait pas osé penser, tellement elle est à droite et libérale", a-t-elle lancé.
Macron "devrait écouter un peu plus". Martine Aubry a jugé qu'Emmanuel Macron connaissait "mal la France en général" et qu'il avait "une haute vision de lui-même", estimant "qu'il devrait écouter un peu plus". Le gouvernement a défendu mercredi son projet de budget pour 2018, fait de coupes budgétaires et de fortes baisses d'impôts, disant vouloir "remettre la France dans les clous européens afin de renforcer sa "crédibilité".
Nouvelle charge de @MartineAubry contre la politique d'@EmmanuelMacron
— Lionel Gougelot (@Lgougelot) 29 septembre 2017
"Une loi travail MEDEF et un budget CAC 40". pic.twitter.com/aWk50yXac4
Au cours de cette conférence de presse, Martine Aubry, maire de Lille depuis 2001, n'a pas levé le voile sur une possible nouvelle candidature aux élections municipales de 2020. "Nous (le PS, ndlr) avons tout perdu, la région, le département, la métropole, Roubaix et Tourcoing. Je ferai tout pour que cette ville reste à gauche car les Lillois ont besoin de justice sociale (...) Je ne sais pas où on en sera dans trois ans", s'est contentée de dire l'élue de 67 ans.