Le projet de budget pour 2025, présenté jeudi par le gouvernement, suscite des réactions contrastées au sein des différents groupes politiques en France, particulièrement sur ses orientations économiques et sociales.
Réactions à gauche : un budget d'austérité
Pour Eric Coquerel, président de la commission des finances, ce projet est un "budget de super austérité", affectant particulièrement les classes moyennes et populaires. Il a salué l'augmentation de 2 milliards d'euros d'impôts sur les très hauts revenus, mais a déploré la hausse de 3 milliards d'euros sur l'énergie, qu'il estime impacter largement tous les Français. Il a jugé en outre "insupportables" les baisses prévues sur l'écologie, l'éducation nationale et la santé", promettant de "transformer entièrement" le texte en commission.
De même, le député socialiste Philippe Brun a dénoncé un budget "d'austérité" qui, selon lui, met en danger la croissance et l'emploi. Il estime que certaines hausses d'impôts, comme celle sur l'électricité, sont "injustifiables et inacceptables". Selon lui, ce budget repose sur une logique de redistribution inversée, où l’on "prend aux pauvres pour donner aux riches", accentuant ainsi les inégalités sociales.
Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, n'a pas hésité également à réagir sur X déplorant "après avoir propagé la misère, voici l'organisation de l'ignorance". Le budget pour 2025 de l'Education nationale, premier poste de dépenses de l'Etat, prévoit 4.000 postes d'enseignants en moins par rapport à 2024, principalement en maternelle et en élémentaire.
4000 postes en moins dans l'Éducation. Après avoir propagé la misère, voici l'organisation de l'ignorance. Ce budget est une calamité.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 10, 2024
Extrême droite : absence de rupture et efforts mal répartis
Pour le Rassemblement National, ce budget ne représente pas la rupture nécessaire avec les politiques des 50 dernières années, marquées selon eux par une mauvaise gestion des finances publiques. Le député Jean-Philippe Tanguy critique la répartition des efforts, soulignant que les classes moyennes et populaires subiront 7 milliards d'euros de contraintes, tandis que les plus riches ne seront affectés que par 2 milliards. Cette répartition, jugée inacceptable, est perçue comme un signe que le gouvernement ne s'attaque pas suffisamment aux privilèges des plus fortunés.
Des ajustements structurels nécessaires
Les députés du MoDem, alliés du gouvernement, se montrent plus modérés et adoptent un ton constructif. Ils appellent cependant à accompagner les mesures conjoncturelles par des réformes structurelles plus ambitieuses. Ils souhaitent lutter contre les "situations de rente" et les "effets d'aubaine", tout en insistant sur une justice fiscale accrue. Le groupe propose également que certaines mesures soient circonscrites dans le temps afin de ne pas peser durablement sur l'économie.
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Inquiétudes sur les coupes budgétaires
Le député de Guadeloupe Olivier Serva a exprimé sa vive opposition à la réduction de 10% du budget des territoires d'outre-mer, qualifiant cette mesure d'inenvisageable. Il souligne que cette coupe budgétaire est particulièrement scandaleuse dans un contexte de forte tension, comme la situation sociale en Martinique. Il considère cette réduction comme un abandon des territoires ultramarins, qui ont déjà des défis économiques et sociaux majeurs.