Le projet de budget 2025 et ses mesures pour réduire le déficit "tape dur", a estimé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon vendredi, tout en reconnaissant nécessaire de "faire des efforts" et "normal" que les entreprises y contribuent. "Ma question c'est, c'est quoi la justice sociale? Comment fait-on en sorte que les efforts soient partagés et que ce ne soient pas les plus fragiles qui en payent le prix le plus cher ?", a questionné la patronne du premier syndicat français sur RMC/BFMTV.
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"Je ne veux pas qu'on fasse des agents, des fonctions publiques, les boucs émissaires"
"Quand j'ai entendu Michel Barnier, je me suis dit ça tape dur", dit-elle citant notamment les coupes budgétaires sur l'écologie. "Je ne veux pas qu'on fasse des agents, des fonctions publiques, les boucs émissaires", a poursuivi Mme Léon. Pour les seuls services de l'État, le texte présenté dans les jours à venir au Parlement prévoit la suppression de 1.196 postes : ce solde comprend notamment 4.000 suppressions de postes d'enseignants et 505 au Budget et aux Comptes publics d'une part, tandis qu'en parallèle, 2.000 accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) seraient recrutés, 619 emplois seraient créés à la Justice ou encore 630 dans l'Armée.
Pour Marylise Léon, il est "incohérent" de supprimer 4.000 postes d'enseignants car "si on tape de façon aveugle" dans les effectifs, "à un moment ça dysfonctionne". Sur l'apprentissage en revanche, alors que le gouvernement a décidé de revoir à la baisse la prime à l'embauche, Marylise Léon considère que que cela va limiter "les effets d'aubaine", notamment pour les plus diplômés et que les entreprises "auront encore les moyens" d'embaucher des apprentis.
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Une France trop addict "à la dépense publique" ?
Plus tôt sur RMC, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a défendu les projets du gouvernement sur ce sujet, très critiqués par le patronat. "Ça ne remettra pas en cause la logique de l'apprentissage", a-t-elle affirmé, pointant en France, "un vrai sujet d'addiction générale à la dépense publique".
De son côté, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT a dénoncé dans un entretien vendredi à Ouest France "une cure d'austérité violente" avec ce projet de budget. "On demande encore une fois aux salariés et aux retraités de passer à la caisse, pour payer ce déficit", a-t-elle déploré. Taxer davantage les grandes entreprises, "c'est la moindre des choses, mais le problème c'est que beaucoup de ces contributions sont annoncées comme temporaires et restent trop cosmétiques", a poursuivi Sophie Binet.