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À la veille du retour à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale, Marine Le Pen a laissé un ultimatum à Michel Barnier, plus que jamais sur la sellette : répondre aux attentes du Rassemblement national ou risquer la censure. Invité du Grand Rendez-vous Europe 1 / CNews / Les Échos, Manuel Bompard dénonce une "hypocrisie".
INTERVIEW

Le gouvernement va-t-il tomber la semaine prochaine ? À la veille du retour à l’Assemblée nationale du projet de loi de financement de la sécurité sociale, Marine Le Pen a laissé un ultimatum à Michel Barnier, plus que jamais sur la sellette : répondre aux attentes du Rassemblement national ou risquer la censure.

Le Premier ministre lui a répondu qu'il n'était pas "dans l'état d'esprit" d'un ultimatum, mais "dans le respect et le dialogue". Après avoir fait des concessions jeudi en n’augmentant pas les taxes sur l’électricité, l’exécutif ne veut désormais plus rien lâcher au Rassemblement national. Côté RN, les députés laissent donc planer le doute sur le vote d'une motion de censure, de quoi agacer Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise et député des Bouches-du-Rhône, invité du Grand Rendez-vous Europe 1 / CNews / Les Échos ce dimanche.

Manque de cohérence

"Je crois que la semaine prochaine, le gouvernement sera censuré. Et je dénonce quand même l'hypocrisie de Madame Le Pen parce que je rappelle que si on en est là aujourd'hui […] c'est bien parce qu'elle a décidé de laisser monsieur Barnier s'installer quand nous, nous avons déposé une motion de censure au mois de septembre pour empêcher que ce gouvernement puisse voir le jour", explique-t-il au micro de Pierre De Vilno.

"Parce que nous savions à l'époque que les budgets qui allaient être proposés allaient impacter en particulier le pouvoir d'achat des Français. À ce moment-là, madame Le Pen n'a pas censuré le gouvernement", affirme le député.

Pour Manuel Bompard, si le Rassemblement national voulait être crédible dans sa démarche, il aurait dû s'opposer beaucoup plus tôt au gouvernement. "Je ne dis pas que c'est du bluff, je dis que dorénavant elle se place comme la grande défenseuse du pouvoir d'achat alors qu'à l'époque il suffisait de faire tomber ce gouvernement et nous n'aurions pas eu ce budget de la sécurité sociale", reproche-t-il, parlant de manque de cohérence.