Un échec pour Eric Coquerel et Charles de Courson. Alors que Michel Barnier poursuit ses consultations afin de former son gouvernement, le président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Eric Coquerel (LFI), et le rapporteur général Charles de Courson (Liot) se sont dit "en colère" après être ressortis bredouilles mardi de Matignon. Ils sont venus dans le but de réclamer des documents clés du projet de budget pour 2025 dans un calendrier de plus en plus serré. Et pour cause, le Premier ministre a promis d’annoncer la composition d’ici à la fin de la semaine.
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Eric Coquerel et Charles de Courson sont "sidérés"
"On est assez sidérés (...) parce qu'on nous a refusé la consultation de ces documents", a déclaré Eric Coquerel à sa sortie de Matignon, une demi-heure environ après son arrivée. "C'est un droit constitutionnel qui est octroyé au président de la commission des Finances et au rapporteur général du budget, on nous l'a refusé", a-t-il ajouté, accusant le président Emmanuel Macron de "mettre en danger la démocratie". Il a annoncé qu'il se rendrait à Bercy mercredi 18 septembre pour tenter d'obtenir ces lettres-plafonds, qui fixent les crédits des ministères pour 2025 et serviront à construire le prochain budget.
Matignon sous pression
Les deux députés étaient arrivés rue de Varenne à pied, en provenant de l'Assemblée, aux alentours de 12H30. Ils n'ont pas été reçus par le nouveau Premier ministre Michel Barnier, absent à ce moment-là, mais par son chef de cabinet Baptiste Rolland et la secrétaire générale du gouvernement Claire Landais, à qui ils avaient demandé, à défaut d'obtenir les lettres-plafonds, d'au moins pouvoir les "consulter".
Ces documents ont été communiqués aux ministères en août par le gouvernement démissionnaire, mais pas aux responsables de la commission des Finances qui les réclament depuis. Ils avaient lancé un ultimatum à Matignon : à défaut de les recevoir lundi, ils iraient les chercher eux-mêmes. Ils "sont nécessaires pour accomplir notre travail de parlementaires", avait préalablement déclaré Eric Coquerel. Son collègue Charles de Courson avait demandé que le Parlement soit "respecté", en l'absence de majorité claire.