Jeudi, jour de la présentation du projet de budget pour 2025, le Premier ministre Michel Barnier a exprimé son souhait que l'effort demandé dans ce cadre soit à la fois "juste" et "équilibré". Ce budget, marqué par des économies importantes et des hausses d'impôts, doit encore être débattu au Parlement à l’automne. Michel Barnier s'est exprimé en marge d'un déplacement dans la Vienne, alors que la situation financière de la France fait l'objet d'une surveillance accrue par les agences de notation internationales.
Un budget de rigueur : 60 milliards d'euros d'économies
Le projet de budget 2025 présenté jeudi prévoit un plan d'économies totalisant 60 milliards d'euros. Ces efforts budgétaires se répartissent entre 40 milliards de réductions de dépenses et 20 milliards de hausses d'impôts. Michel Barnier a toutefois souligné que ce budget "sera perfectible", laissant la porte ouverte à des ajustements et des amendements gouvernementaux lors des débats parlementaires à venir.
Le Premier ministre a assuré que les équilibres budgétaires devront être préservés tout en permettant au Parlement d'apporter des améliorations. "Le Parlement peut améliorer et aura la capacité de le faire", a-t-il déclaré, affirmant que l'objectif est de garantir que cet effort ne nuise ni à l'avenir économique du pays ni à la transition écologique.
Préserver la crédibilité financière de la France
Dans un contexte de surveillance accrue de la solidité financière du pays, notamment par l'agence de notation Fitch qui doit rendre son verdict vendredi, Michel Barnier a souligné l'importance de préserver "l'attractivité et la crédibilité" de la signature financière de la France. Le Premier ministre souhaite rassurer les marchés financiers et éviter toute dégradation de la note souveraine du pays, alors que le déficit public français devrait atteindre 6,1% du PIB en 2024, bien au-delà des 3% exigés par l'Union européenne.
Réduction du déficit et responsabilité collective
Michel Barnier a exprimé son désir de combler ce déficit et de stabiliser les finances publiques, en insistant sur l'importance de ne pas compromettre l'avenir des générations futures. "On ne peut pas sacrifier l'avenir de nos enfants, continuer à tirer des chèques en bois ou en blanc sur la tête de nos enfants", a-t-il déclaré, ajoutant que cela s'appliquait aussi bien au budget qu’à la transition écologique.
Le Premier ministre est conscient des difficultés politiques qu’il devra affronter. À la tête d'un gouvernement minoritaire avec une majorité relative, Michel Barnier a exprimé l'espoir de convaincre les députés de le soutenir malgré les tensions internes. Il a reconnu la nature houleuse de certaines discussions, notamment avec les députés macronistes, mais a affirmé qu'il "aimait bien discuter directement et franchement". Pour lui, il est essentiel que tous les acteurs politiques, qu'ils soient au gouvernement ou au Parlement, prennent leurs responsabilités dans ce contexte difficile.
Un contexte budgétaire sous tension
Le projet de budget pour 2025 s'inscrit dans un contexte économique tendu pour la France, avec des défis majeurs à relever en matière de réduction du déficit public tout en maintenant des investissements clés, notamment dans la transition écologique. La pression est forte sur le gouvernement pour trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et soutien à la croissance, tout en naviguant à travers les turbulences politiques d'un Parlement fragmenté.