Premier accusé, premier auditionné : Bruno Le Maire jure qu’il dira "sa vérité" devant la commission des finances de l'Assemblée nationale, transformée en commission d'enquête sur le dérapage des finances publiques. Il aurait obéi aux ordres, selon ses proches.
"Nous n'avons pas été écoutés"
Alors qu'il sera auditionné dans les prochaines semaines, l'ancien ministre de l'Économie assure "être à la disposition des députés pour faire émerger la vérité". Un ancien conseiller de Bruno Le Maire à Bercy, donne sa vérité à Europe 1 : "Il y a eu une erreur statistique, dans notre modèle de prévision. Depuis le Covid, la croissance génère moins de recette fiscale". Un argument irrecevable pour les députés, qui récusent cette explication... à 50 milliards d'euros.
Ce même conseiller ajoute : "On s'est aperçu du trou début 2024, on a alerté, on a demandé un projet de loi de finance rectificatif, mais nous n'avons pas été écoutés". Bruno Le Maire reporte donc la faute sur Emmanuel Macron et Gabriel Attal qui ont refusé d'agir juste avant les élections européennes. "Bruno lui est très serein, il n'a rien à se reprocher" conclut un de ses proches.
>> A LIRE AUSSI - Budget 2025 : fiscalité sur l'électricité, durcissement du malus auto... Ces sujets qui cristallisent les tensions
Limiter les dégâts
Pendant ce temps, les députés Ensemble Pour la République tentent d'allumer un contre-feu. Au lieu de chercher les coupables, les députés pensent qu'il est encore temps d'améliorer la situation. "Il nous reste trois mois pour boucler l'année 2024, le gouvernement peut reprendre nos pistes d'économies" assure Mathieu Lefèvre, député dans la cinquième circonscription du Val-de-Marne.
Maintenir le gel des crédits prévus par Bruno Le Maire, signer le décret sur la réforme de l'assurance-chômage ou tailler dans les dépenses sociales permettraient d'économiser près de 30 milliards d'euros avant la fin de l'année. Une façon aussi de faire porter le chapeau sur le nouveau gouvernement.