Le ministre de l'Économie et des Finances, Antoine Armand, a annoncé son intention d’"atténuer" la hausse des cotisations patronales sur les bas salaires, prévue dans le budget 2025. Cette décision vise à répondre aux préoccupations des entreprises concernant l'impact potentiel sur l'emploi, tout en suggérant que des efforts supplémentaires seront nécessaires.
Une proposition adaptée
Dans une interview accordée aux Echos, Antoine Armand a déclaré : "Le gouvernement entend les inquiétudes exprimées par les entreprises, notamment celles du groupe EPR (Ensemble pour la République)." Pour alléger la pression sur les entreprises, il propose d'atténuer l'augmentation des cotisations sur les bas salaires, tout en soulignant que "d'autres efforts" seront nécessaires, comme une potentielle augmentation de la durée du travail, jugée "insuffisante en France". L'idée d'abandonner un deuxième jour férié est également envisagée.
Concernant le budget, le ministre a assuré qu’il n’était pas question de toucher au Pacte Dutreil sur les successions d'entreprises ni au crédit impôt recherche, qui a largement contribué au succès de l'innovation en France.
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Engagement européen
Antoine Armand participera aux réunions de l'Eurogroupe et de l'Ecofin à Bruxelles, où il plaidera pour un report de la réglementation CAFE, qui impose des sanctions aux constructeurs automobiles en cas de ventes insuffisantes de voitures électriques. Il soutient que les entreprises engagées dans l’électrification ne devraient pas être pénalisées dès 2025.
De plus, il se rendra à Berlin pour discuter de la directive CSRD sur le reporting extra-financier des entreprises. Bien qu'il n’entende pas remettre en cause les objectifs de cette circulaire, il appelle à une approche plus raisonnable quant au nombre d’entreprises concernées et aux indicateurs obligatoires.
Évaluation des modèles économiques
Antoine Armand a également annoncé la création d'un comité scientifique chargé d’évaluer les modèles économiques du ministère, suite à un dérapage du déficit public cette année, qui a mené à la formation d'une commission d'enquête parlementaire. Pour atteindre un déficit public de 5% du PIB l'année prochaine, il n’exclut pas la possibilité de nouvelles économies en cours d'année si nécessaire.
Le ministre se rendra mardi à Calais pour finaliser le rachat par l'État de 80% d'Alcatel Submarine Networks, qu'il considère comme un "actif stratégique clé". Cette démarche illustre son engagement à positionner l'État comme un acteur stratégique dans l'économie.