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Budget : le PS prêt à censurer le gouvernement s'il n'obtient pas de «concessions remarquables», déclare Olivier Faure

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 3 min

Le Parti socialiste a demandé lundi au ministère de l'Économie et des Finances, où il a été reçu pour discuter du budget 2025, une véritable "négociation", agitant la menace d'une censure s'il n'obtenait pas des "concessions remarquables".

Le Parti socialiste a réclamé lundi une véritable "négociation" sur le budget 2025, agitant la menace d'une censure s'il n'obtenait pas des "concessions remarquables" du gouvernement ? qui a selon lui déjà fait "une proposition de modification" de la contestée réforme des retraites.

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En lançant lundi des discussions avec les partis politiques représentés au Parlement, les ministres de l'Économie Eric Lombard et des Comptes publics Amélie de Montchalin espèrent les associer à la confection d'un budget de "compromis" qui puisse être adopté à l'Assemblée nationale, où l'ancien Premier ministre Michel Barnier avait buté sur une motion de censure le 4 décembre.

Cinq ministres, dont Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Amélie de Montchalin, recevront par ailleurs à partir de mardi les présidents des groupes parlementaires pour tenter de "coconstruire" le budget 2025 de la Sécurité sociale.

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Ce lundi a eu lieu "un rendez-vous que nous espérons utile, mais nous avons rappelé (...) que nous n'étions pas prêts à nous vendre et que s'il n'y avait pas des concessions remarquables pour les Françaises et les Français, nous étions prêts à nouveau à prendre nos responsabilités y compris par la censure", a déclaré le premier secrétaire du PS Olivier Faure, à l'issue de l'entrevue de presque deux heures à Bercy.

"Nous ne le souhaitons pas ; nous souhaitons des avancées, qu'il y ait un dialogue fructueux", a-t-il ajouté : "nous voulons une négociation".

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Alors que le gouvernement a dit lundi s'attendre à un dialogue plus "fécond" avec les partis de gauche que le Rassemblement national, "il y a eu une proposition de modification, d'évolution de la réforme de la retraite", s'est félicité le président du groupe socialiste au Sénat Patrick Kanner.

"Ni pessimiste, ni optimiste"

Avant de rencontrer les élus socialistes, le ministre Éric Lombard avait jugé sur France Inter "des convergences possibles avec le Parti socialiste, mais aussi avec le Parti communiste et avec les Verts".

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L'objectif du gouvernement minoritaire est de "parvenir à un accord ou, a minima, un accord de non censure", a-t-il déclaré.

Les rencontres sont prévues jusqu'à la déclaration de politique générale du Premier ministre François Bayrou le 14 janvier, avec l'espoir d'avoir un budget "courant février", selon Amélie de Montchalin.

Reçu le premier, Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l'Assemblée nationale, a affirmé à sa sortie que des "compromis" budgétaires étaient possibles, notamment avec les socialistes sur la "justice fiscale" et la "justice sociale".

Écologistes et communistes sont attendus mercredi. Éric Coquerel (LFI) s'entretiendra avec Eric Lombard jeudi après-midi, a indiqué son entourage à l'AFP. Vendredi, ce sera au tour du RN.

"On est ni pessimiste, ni optimiste. On va travailler et nous allons voir ce qu'il se passe. Mais à ce stade-là, ce serait bien difficile de faire des pronostics", a déclaré Olivier Faure, interrogé sur la possibilité d'un accord sur le budget.

Jean-Luc Mélenchon a lui prévenu que "les insoumis ne sont pas engagés par la non censure négociée par le PS". "Le NFP n'a été ni informé ni saisi auparavant", a-t-il affirmé sur X.

Un effort budgétaire "autour de 50 milliards d'euros"

Éric Lombard s'est dit ouvert au dialogue concernant la réforme des retraites, y compris l'âge de départ à 64 ans, à condition de ne pas détériorer davantage l'équation financière du système. Mais il a prévenu qu'il ne s'alignerait "pas nécessairement" sur les lignes rouges de la cheffe de file des députés RN Marine Le Pen.

Celle-ci avait obtenu de Michel Barnier des concessions de dernière minute sur la taxe sur l'électricité notamment, sans pour autant lui épargner la censure.

Pour 2025, le gouvernement vise un déficit public compris "entre 5% et 5,5%" du PIB, après un niveau attendu "autour de 6,1%" pour 2024, selon Eric Lombard.

Cela nécessitera un effort budgétaire "autour de 50 milliards d'euros", moins que les 60 milliards qu'ambitionnait le gouvernement précédent, "essentiellement" via des économies.

Concernant la fiscalité, le gouvernement souhaite maintenir la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, censée rapporter quelque 8 milliards d'euros cette année, la taxe sur les rachats d'actions et celle sur les billets d'avions.

Il a en revanche exclu des hausses d'impôts "qui pénaliseraient le pouvoir d'achat de la classe moyenne", écartant ainsi un relèvement de la TVA.

Concernant les hauts revenus, "on peut trouver des mécanismes qui visent à ce que les personnes qui ont des revenus importants participent à l'effort fiscal", a estimé Eric Lombard.