Marine Le Pen 1:40
  • Copié
Europe 1 avec AFP , modifié à
Marine le Pen annonce ce lundi que le groupe du Rassemblement National à l'Assemblée votera en faveur de la motion de censure déposée par la Nupes, en plus de la sienne. "Au RN nous ne craignons pas les menaces de dissolution", a-t-elle expliqué. 

La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen a annoncé lundi à l'Assemblée que son groupe voterait en faveur de la motion de censure déposée par la gauche "en des termes acceptables" contre le gouvernement, en plus de la sienne. Elle s'exprimait devant les députés pour défendre une motion de censure des députés RN, qui fera l'objet d'un vote dans la soirée après celui sur la motion déposée par l'alliance de gauche Nupes.

"Parce que l'intérêt national guide ses paroles et ses actes", le groupe RN "votera également la motion présentée en des termes acceptables de l'autre côté de l'hémicycle", a dit Marine Le Pen Le Pen. Les jours précédents, elle avait pourtant écarté "a priori" cette hypothèse", tandis que la plupart des membres de la Nupes avaient de leur côté exclu de voter pour la motion du RN.

Rejet du texte

Les deux motions répondent à l'article 49.3 de la Constitution invoqué par la Première ministre pour faire passer sans vote la parties recettes du projet de loi de finances pour 2023. L'adoption d'une motion de censure aurait pour conséquence le rejet de ce texte, et ferait dans le même temps tomber le gouvernement. Mais même avec le soutien du RN, la motion de la Nupes n'a quasiment aucune chance d'être adoptée, car le groupe Les Républicains a exclu de la voter.

Mme Le Pen a affirmé ne pas craindre qu'une éventuelle censure gouvernement soit suivie d'une dissolution de l'Assemblée, une possibilité évoquée par Emmanuel Macron. "Je le dis, pour que personne même en haut lieu ne se méprenne, au RN nous ne craignons pas les menaces de dissolution", a-t-elle dit. "Devant tant d'échecs, devant tant d'incertitudes, l'urgence c'est l'alternance", a-t-elle ajouté.

"Ce mandat à peine commencé a déjà pris des allures de fin de règne"

La cheffe de file des députés RN a reproché au camp présidentiel d'avoir ignoré la "soif de renouveau démocratique" exprimée lors des législatives de juin par les Français qui "ont décidé de vous placer sous le contrôle du Parlement". Comme la Nupes, le RN reproche également au gouvernement d'avoir écarté du premier volet du budget des amendements adoptés par l'Assemblée avant l'activation du 49.3.

Avec cette arme également activée pour la partie recettes du budget de la Sécu, "ce mandat à peine commencé a déjà pris des allures de fin de règne", a lancé Marine Le Pen. Elle a aussi fustigé le lancement du chantier de la réforme des retraites; "comme si la situation n'était pas assez inflammable". "Le douloureux précédent des +gilets jaunes+ ne vous a-t-il que si peu instruit ?", a-t-elle fait mine d'interroger.