Budget Sécu : La ministre de l'Agriculture met en garde contre des taxes sur le sucre

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La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a mis en garde samedi contre les conséquences d'une hausse des taxes sur le sucre pour la compétitivité du secteur agroalimentaire français, aux prises avec une forte concurrence sur les marchés mondiaux.

"Il ne faut pas ajouter des boulets au pied de nos entreprises au moment où elles se battent pour défendre leur position sur les marchés mondiaux", a déclaré la ministre Annie Genevard dans une interview à l'agence de presse Agra.

Le secteur agroalimentaire : un acteur clé de l'économie française

Cette semaine, des députés ont réécrit en commission le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025, ajoutant des amendements prévoyant des taxes supplémentaires sur le sucre et l'alcool, une démarche qui a provoqué une levée de boucliers des brasseurs et des fabricants de sodas et de confiseries.

La ministre a rappelé le poids dans l'économie du secteur agroalimentaire, qui emploie quelque 960.000 personnes dans 82.000 entreprises, mais aussi son rang mondial "menacé" par une concurrence féroce : "en vingt ans, nous sommes passés de la deuxième place à la sixième, il paraît désormais que l'on tutoie la septième", a déclaré Annie Genevard.

La nécessité d'une taxation mesurée pour protéger l'emploi

En conséquence, elle s'est montrée critique à l'idée "d'une taxation directe qui n'est pas mesurée, pas calibrée, et qui peut mettre en péril des emplois" dans les industries, par effet domino, chez les agriculteurs. Concernant les relations commerciales entre agriculteurs, industriels et distributeurs, la ministre a souhaité l'ouverture d'un débat parlementaire avant avril sur le maintien du SRP+10, dont l'expérimentation doit prendre fin à ce moment-là.

La loi Egalim : un enjeu pour les agriculteurs

Cet encadrement du "seuil de revente à perte" (SRP) a été adopté dans la loi Egalim 1 qui était censée protéger le revenu des agriculteurs. Il oblige les supermarchés à vendre les produits alimentaires au moins 10% plus cher que le prix auquel ils les ont achetés.

Enfin, concernant le projet de loi d'orientation pour la souveraineté agricole, élaboré pour répondre à la grogne du secteur mais qui n'avait pas pu être examiné au Sénat après avoir été adopté à l'Assemblée à cause de la dissolution, la ministre a confirmé un examen en commission à la mi-décembre et en séance publique en janvier.