Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée, a annoncé mardi que son groupe et les sénateurs LR étaient convenus de renoncer à une contribution pour faire travailler tous les actifs sans rémunération pendant sept heures de plus par an, une mesure inscrite par le Sénat dans le budget de la Sécurité sociale.
"La réflexion sur le temps de travail est légitime et le Sénat a bien fait de poser cette question, mais dans la période actuelle on ne peut pas demander d'efforts toujours aux mêmes, ceux qui travaillent et paient déjà beaucoup de charges et d'impôts", a-t-il fait valoir à l'AFP, expliquant que la droite soutiendrait l'abandon de la mesure mercredi en commission mixte paritaire, une réunion entre députés et sénateurs chargés d'aboutir à un compromis.
Une mesure censée rapporter 2,5 milliards d'euros à l'État
"Ce matin avec Mathieu Darnaud (président du groupe LR au Sénat) nous avons plaidé à Matignon, avec le soutien de Michel Barnier, pour demander qu'il y ait des économies supplémentaires sur le budget de l'État : plus d'économies sur le gaspillage de l'argent public, moins d'efforts demandés aux Français et moins d'impôts", a encore détaillé le député de Haute-Loire. Le patron du groupe centriste allié de LR au Sénat, Hervé Marseille, a pour sa part affirmé qu'il ne se sentait "pas engagé" par cet accord entre parlementaires LR. "C'est pénible et fatigant de découvrir cela comme ça. On n'a pas vocation à s'aligner sur les décisions prises ailleurs", s'est-il agacé auprès de l'AFP.
Lors de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la chambre haute avait approuvé cette mesure censée rapporter 2,5 milliards d'euros à l'État, qui viendrait s'ajouter à la "journée de solidarité" déjà pratiquée et fléchée vers le grand âge et le handicap. Le gouvernement s'y était dit défavorable "à ce stade" proposant de la"retravailler" avec les partenaires sociaux, une position qu'il a répétée mardi lors des Questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
En contrepartie de cette mesure, les employeurs auraient vu leur taux de contribution de solidarité pour l'autonomie passer de 0,3% à 0,6%. Mais la mesure est fortement combattue par la gauche et a fait tiquer sur la forme, y compris au sein du camp gouvernemental. "Dans le cadre du budget, aller demander sept heures (de travail supplémentaire) n'est pas compréhensible", a jugé une source au groupe Droite républicaine mardi.
"Je pense que c'est une bonne idée, mais qui est très mal 'marketée'", a estimé de son côté un député macroniste. "Je pense qu'il faut être honnête et le faire par accord d'entreprise avec de la rémunération supplémentaire", a-t-il abondé.