La question du burkini n'en finit plus de refaire surface dans le débat public. Éric Piolle, le maire écologiste de Grenoble, fait l'objet d'une plainte déposée par le groupe d'opposition du conseil municipal et initiée par Alain Carignon, ancien édile de la ville. L'ancien candidat à la primaire des verts pour l'élection présidentielle de 2022 n'aurait pas respecté une décision du Conseil d'État qui interdisait le port du burkini dans les piscines municipales grenobloises. Le 28 juillet dernier, des femmes, qui portaient ce qui s'apparente à un burkini, ont pourtant été autorisées à se baigner dans l'une des piscines de la ville.
"Alain Carignon, c'est le maire corrompu de Grenoble"
Invité de Jeanne Baron sur Europe 1, Éric Piolle a d'abord attaqué l'ancien maire de la ville, Alain Carignon, à l'origine de cette plainte. "Alain Carignon, c'est le maire corrompu de Grenoble. C'est sa trace dans l'histoire. Et ça fait 20 ans maintenant qu'il revient. Il était déjà là dans les années 70 et ça fait 20 ans qu'il revient polluer la scène politique grenobloise", a-t-il asséné.
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Afin de justifier l'autorisation accordée à ces femmes porteuses d'un burkini de se baigner le 28 juillet dernier, le maire écologiste s'appuie notamment sur l'article 10 du règlement des piscines grenobloises qui stipule que "toute femme portant une tenue de bain couvrante, ajustée près du corps, peut entrer dans une piscine".
Éric Piolle assure donc "respecter pleinement" la décision du conseil d'État "qui n'était pas de suspendre l'ensemble du règlement des piscines mais de suspendre les jupettes qui ne sont donc pas près du corps". Et de conclure "s'il n'y a pas de jupette, il n'y a pas burkini".
"Il n'y a pas de raison de légiférer en permanence sur les vêtements des femmes"
A plusieurs reprises, Éric Piolle a évoqué un "non-sujet", préférant s'épancher sur le manque d'eau ou encore les incendies qui touchent de nombreux pays européens cet été. "C'est ça nos vrais sujets", a-t-il notamment insisté. Il a également pointé du doigt les "climatosceptiques qui souhaitent occuper l'ensemble de l'espace médiatique avec des sujets qui n'en sont pas".
Le maire de Grenoble a ensuite réaffirmé son désir de voir les femmes "s'habiller comme elles le souhaitent". "Quand des policiers avaient verbalisé des femmes seins nus dans les Pyrénées orientales l'été dernier, le ministre de l'Intérieur avait pris leur défense. Il n'y a pas de raison de légiférer en permanence sur les vêtements des femmes", a-t-il estimé.