Les annonces se succèdent mais rien n'y fait : le mouvement de grève aux urgences se poursuit, semaine après semaine. Agnès Buzyn, ministre de la Santé et invitée d'Europe 1, mardi matin, s'est redite "ouverte au dialogue" pour tenter de résoudre cette crise nationale.
"Le collectif inter-urgences est invité à toutes les réunions que je fais au ministère" et "nous avons mis beaucoup d'argent, 750 millions d'euros, sur la table", défend-elle. Cet argent "est fait, à 80%, pour créer des postes". "Nous allons recruter des personnes là où nous en avons besoin", affirme-t-elle.
Dans les négociations, "on ne me la fait pas"
Sur Europe 1, elle a aussi critiqué en creux la position des syndicats grévistes, qui réclament davantage de moyens pour améliorer la situation dans les services. "Je souhaite que les personnels aux urgences ne passent pas leur temps à chercher des lits", répond-elle aux revendications exprimées depuis maintenant plusieurs mois.
" Les syndicats savent très bien qu'il y a des choses qu'ils ne peuvent plus me dire "
Une manière aussi, pour elle, de répliquer à certains médecins et urgentistes sur sa capacité, en tant que médecin de profession, à régler cette crise : "Je reçois les syndicats et les fédérations hospitalières", raconte-t-elle. "Leur problème, c'est qu'on ne me la fait pas. On ne peut pas me raconter n'importe quoi. Quand un syndicat arrive avec certaines revendications, je leur décris le quotidien et ils savent très bien qu'il y a des choses qu'ils ne peuvent plus me dire. Ça les met en difficulté. Les moyens, bien sûr, mais comment on fait pour que ça marche mieux ? J'ai des exemples concrets à leur donner et ça gêne."
Trois groupes de travail cette semaine
La ministre de la Santé a par ailleurs annoncé la mise en place de trois groupes de travail "dès cette semaine" : sur la manière de dégager des lits d'aval, sur les compétences des paramédicaux et sur le service d'accès aux soins avec les médecins libéraux.