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M.B. , modifié à
Pour le premier secrétaire du PS, rien ne prouve que le port du burkini soit une "provocation", et l'attitude de la droite à ce sujet relève de l'instrumentalisation politique
INTERVIEW

Jean-Christophe Cambadélis en a visiblement par-dessus la tête de la polémique sur le burkini. Le premier secrétaire du Parti socialiste, invité sur Europe 1 vendredi, est apparu très agacé. "Nous sommes dans une situation où un parti politique, Les Républicains, instrumentalise une question réelle pour essayer de progresser dans les sondages", a-t-il estimé. "Personne n'a apporté la preuve que [le port du burkini] était une provocation."

Cambadélis tente de réconcilier Valls et Vallaud-Belkacem. Sur le fond, le patron du PS a dit être "d'accord" avec la ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui avait déclaré jeudi que la "prolifération" des arrêtés anti-burkini était le signe d'une "dérive politique". Plus étonnant, Jean-Christophe Cambadélis a estimé que la ministre disait "la même chose" que Manuel Valls, ce dernier étant également "contre la multiplication" des arrêtés. Le Premier ministre a pourtant défendu les maires ayant décidé de bannir le burkini des plages municipales, et recadré jeudi Najat Vallaud-Belkacem, qui a fait selon lui "une mauvaise interprétation des choses". 

Un débat fracturé. Pour Jean-Christophe Cambadélis, le débat autour du burkini est surtout monté en épingle par la droite. "J'ai comme l'impression que [cela] vise à ne pas parler de la réussite gouvernementale", a-t-il glissé, en faisant allusion aux derniers chiffres du chômage, qui témoignent d'une baisse du nombre de demandeurs d'emploi sans aucune activité. Le premier secrétaire du PS a en outre jugé l'attitude de Nicolas Sarkozy, qu'il accuse de donner dans la surenchère, dangereuse pour la vie politique française. "La manière dont il fracture le débat aura des conséquences sur la France. Dans le moment présent, politique, l'offensive de Nicolas Sarkozy qui met la question de l'islam au cœur de la primaire, n'est ni bonne pour la France, ni bonne pour la droite."

Désaveu d'Eric Ciotti. Jean-Christophe Cambadélis a aussi demandé au candidat à la primaire de "désavouer Eric Ciotti", son porte-parole. En effet, ce dernier avait déclaré que François Hollande avait été "élu grâce à un islam politique". Et le patron du PS de se demander : "le débat français est-il tombé si bas ?"