La droite s'inspire beaucoup de la primaire socialiste, et ne s'en cache même pas. "Elle été un succès. C’est un des modèles", reconnaissait ainsi sur Europe 1 le député des Hauts-de-Seine Thierry Solère, chargé par Nicolas Sarkozy d'organiser cet exercice de démocratie interne, pas franchement inscrit dans les gènes de la droite bonapartiste française. Mais que pense la gauche du dispositif qui se profile ?
C'est plus cher chez les Républicains. Les Républicains ont quelque peu levé le voile, la semaine dernière, sur les premiers pans de leur organisation. Comme pour le Parti socialiste en 2011, il y aura ainsi environ 10.000 bureaux de vote disséminés sur l'ensemble du territoire, soit juste un petit plus que pour le PS. Comme pour le Parti socialiste, chaque électeur devra signer une "charte d'adhésion aux valeurs". Et, comme pour le Parti socialiste, il faudra verser une petite obole pour participer : deux euros pour les Républicains, un euro pour le PS.
Des bureaux de vote mal disséminés. Mais chez les socialistes, l'organisation laisse sceptique. 50.000 personnes pour tenir les bureaux ? "Pas assez", tranche l'un d'eux, qui rappelle que le PS avait réquisitionné 80.000 personnes. Autre point qui surprend à Solferino : la répartition des bureaux en question. A Saint-Pierre-et-Miquelon par exemple, un bastion de gauche, le PS avait installé deux bureaux pour les 6.000 habitants de l'île. La droite, elle, en prévoit… 11 !
Si les Saint-pierre-et-miquelonnais n'auront donc pas beaucoup à attendre avant de choisir entre Sarkozy, Juppé et consorts, d'autres territoires sont moins bien lotis. Dans la Creuse par exemple - plus de 120.000 habitants -, la droite n'a ainsi prévu que 13 bureaux, quand le PS en avait le double. A Paris, une ville de gauche, la droite a prévu la mise en place de 313 bureaux, quand la gauche en avait mis 260. Les Républicains se gardent quand même une sécurité, avec 500 bureaux encore non attribués qui pourraient servir à affiner le dispositif.
Penser à tout, même à l'impensable. Pour éviter les mauvaises surprises, le PS a un conseil : effectuer des simulations. La gauche avait ainsi testé différents scénarios : on paye au début sa petite contribution, puis on signe la charte à la fin. Et inversement. Tout ça effectué chronomètre en main pour trouver le système le plus rapide. Les socialistes s'étaient même entraînés à gérer l'adhérent qui refuse de payer, le sympathisant qui n'a pas de monnaie ou l'électeur de droite venu jouer les perturbateurs. A droite, beaucoup sont conscients qu'il y a encore beaucoup de boulot.