Emmanuel Macron va passer cinq ans de plus à l'Elysée. Les Français l'ont réélu avec 58,5% des voix, devant Marine Le Pen, qui récolte 41,5% des suffrages. Le président de la République a fêté sa victoire sur le Champ de Mars, au pied de la tour Eiffel à Paris, dimanche soir. Il a pris la parole devant ses militants pendant environ 15 minutes et il en a profité pour adresser un message aux électeurs qui avaient voté pour lui pour faire barrage à Marine Le Pen. "Je sais aussi que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi, non pour soutenir les idées que je porte, mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite", a-t-il concédé avant de s'adresser à eux : "Je veux ici leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir."
Quels signaux compte envoyer Emmanuel Macron à ses opposants ?
Dès dimanche soir, Emmanuel Macron a commencé à s'adresser à ses opposants, lors de son discours, en rappelant qu'il n'était plus le candidat d'un clan, mais le président de tous. Désormais, la question se pose : va-t-il y avoir un changement de méthode ? Certes, Marine Le Pen a perdu, mais elle a tout de même récolté près de 3 millions de voix en plus, comparé à 2017. Dans le même temps, Emmanuel Macron doit aussi sa victoire à ses électeurs, qui ont voté pour lui pour faire barrage sans adhérer à son projet.
Plus de 50% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour ont voté pour lui au second. Faut-il considérer cette nouvelle donne ? La question divise dans l'entourage du chef de l'État. "Il ne faut pas donner l'impression que l'on trahit cet électorat", analyse un conseiller. "D'une façon ou d'une autre, ça nous oblige". Une ligne qui ne fait cependant pas l'unanimité, car en interne, d'autres poussent au contraire pour que le président passe à l'action rapidement. "C'est le principe de l'élection. Il y a un vainqueur. Quand tu as gagné, tu as gagné. Il faut appliquer le projet", remarque un proche du président.
Deux visions qui s'opposent au sein d'un même camp et des ministres qui ne savent pas encore sur quel pied danser. Bruno Le Maire a déclaré lundi matin, par exemple, qu'il ne pouvait pas donner la garantie qu'il n'y aura pas de 49.3 pour la réforme des retraites. La macronie est face à un dilemme. Alors que le chef de l'État doit éviter dans le même temps de déstabiliser sa base avant d'attaquer la bataille des législatives,