Motions de censure : derrière l'apparente fermeté de Marine Le Pen, une réelle fébrilité
Les députés de l'Assemblée nationale s'apprêtent à étudier les motions de censure contre Michel Barnier déposées par la gauche et le Rassemblement national. Si le RN devrait se joindre aux voix de la gauche pour la voter, cela représente à la fois une démonstration de force du parti de Marine Le Pen, mais le place également dans une position de fébrilité.
Au sein du parti du Rassemblement national, on oscille entre satisfaction et fébrilité. Car si le parti de Marine Le Pen devrait se joindre à la gauche pour voter la censure , il s'apprête à voter un texte qui l'insulte.
"Le choix entre deux mauvaises solutions"
Le texte porté par le Nouveau Front populaire pour faire tomber Michel Barnier dénonce "les viles obsessions de l'extrême droite". Il sera pourtant voté par le RN ce mercredi soir et ce, malgré les procès en incohérences de la droite et de la majorité. Mais aux accusations de "cynisme insoutenable" d'Emmanuel Macron, le député Laurent Jacobelli répond par la fidélité à son électorat.
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Selon lui, "ce n'est pas du cynisme que de respecter la parole donnée à ses électeurs". Avant d'ajouter qu'ils ne vont pas "voter un texte de la LFI" mais bien "une censure contre le gouvernement qui veut créer 40 milliards de taxes et d'impôts supplémentaires" et "qui ne veut pas indexer les retraites".
De fait, si Marine Le Pen a gagné le bras de fer avec Michel Barnier, dans les rangs du RN, certains sont inquiets de l'issue de cette censure tout en assumant jouer carte sur table. Un cadre du parti confesse à ce propos qu'ils avaient "le choix entre deux mauvaises solutions : trahir nos électeurs ou voter la censure". Le parti prend donc le pari d'être pointé du doigt comme principal responsable d'un nouveau chaos politique et institutionnel.