Mercredi soir, le camp insoumis n'a visiblement pas été passionné par le débat de l'entre-deux tours de la présidentielle. "Un gâchis", écrit Jean-Luc Mélenchon sur Twitter. "Si l'ennui était mortel, le débat Macron Le Pen serait en cimetière", renchérit Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale.
Quel gâchis.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) April 20, 2022
Le pays méritait mieux.
Vivement le troisième tour.#debatmacronlepen
Du côté des électeurs, au nombre de 7,8 millions, là non plus, l'exercice du débat n'a pas non plus galvanisé les troupes. Leur vote est pourtant déterminant lors du second tour dimanche. Europe 1 s'est rendue mercredi dans un bar parisien où s'étaient réunis quelques insoumis.
Un "débat de chiffonniers"
Un verre à la main, Théophile, la cinquantaine, regarde l'immense écran plat fixé au mur. Mélenchoniste convaincu, quand on lui demande s'il attendait le débat pour faire son choix, la réponse est claire : "Pas du tout", assure-t-il. "Tout ce qu'on entend, c'est tout ce qui était attendu", assure-t-il. "Une espèce de débat de chiffonniers sur des petits détails. Il n'y a aucune vision politique, philosophique, ça n'a aucun intérêt. On le savait, mais on le constate."
Un constat partagé par Olivia, qui elle aussi, a voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour. "C'est attendu, convenu, ce sont des mots", lâche-t-elle, désabusée. "Il n'y a pas d'incarnation, pas de vision, pas d'humanité... Il n'y a pas de réalité, finalement."
L'indécision du vote
Une fois le débat terminé, le bilan est donc vite fait pour ces électeurs de la France insoumise. C'est sans conviction qu'ils iront voter dimanche prochain. Pour Théophile, "c'est ou le vote blanc ou l'abstention". Du côté d'Olivia, "dans tous les cas, je ne voterai jamais pour Le Pen". Elle hésite ainsi "entre ne pas aller voter et aller éventuellement, peut-être, voter Macron". Un débat qui n'a donc pas passionné les foules. Ils étaient d'ailleurs plus nombreux dans le bar d'en face à regarder le match du PSG.