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Virginie Riva , modifié à
Lors des débats autour du projet de loi bioéthique mercredi, à l'Assemblée nationale, certains députés n'ont pas hésité à convoquer des souvenirs intimes pour éclairer leur position sur l'ouverture de la PMA à toutes les femmes.
REPORTAGE

Le projet de loi bioéthique est arrivé mardi à l’Assemblée nationale. Et les députés sont entrés dans le vif du sujet dès mercredi avec les premiers amendements sur l'ouverture de la PMA à toutes les femmes. Mais rarement les prises de parole au sein de l’Hémicycle n'auront été si personnelles.

Beaucoup d’élus ont en effet choisi d'évoquer leur parcours de vie pour mieux appuyer leurs prises de position. Ainsi Emilie Bonnivard, députée Les Républicains, opposé à l’extension de la PMA aux mères seules, n’a pas hésité à mettre en avant son propre célibat. "Notre rôle est bien plus que de corriger cette erreur qui fait qu’aujourd’hui, à 40 ans, une femme qui a souhaité construire sa carrière et qui est seule, se retrouve dans cette impasse. Et c’est une femme de 39 ans, seule, qui vous parle…", a-t-elle déclaré.

Un parcours encadré

Dans le débat, ressortent les questions de la ressemblance biologique avec ses parents et de la quête des origines. Une question délicate pour le député Joachim Son-Forget, qui parle en tant qu'enfant adopté. "Ayant grandi en Haute-Marne, avec des parents qui avaient l’air bien français, je peux vous dire que c’est très différent de ne pas connaître sa lignée biologique et de ne pas ressembler à ses parents."

Le premier soir, chez En Marche, le député Jacques Marilossian a tenu à rappeler, en convoquant sa propre histoire, que la PMA, même étendue à toutes les femmes, restait un parcours médical encadré et non une simple procédure. "Ma femme et moi avons eu recours à la PMA. Nous avons eu de la chance, nous avons eu des jumeaux, mais notre parcours médical a duré plusieurs années", a-t-il raconté.

Le projet de loi renvoie chacun à l’intime : raison pour laquelle il n’existe aucune consigne de vote dans aucun des groupes politiques. Jeudi, les députés doivent notamment se pencher sur la question sensible de la PMA post-mortem, pour les femmes qui ont perdu leur conjoint mais veulent poursuivre leur projet d'enfant.