Nicolas Hulot a appelé lundi les parlementaires à avoir "le courage de dire non" au traité de libre-échange UE-Canada (Ceta), qui sera soumis au vote des députés mardi. À ses yeux, l'accord risque d'ouvrir la porte à des substances dangereuses par un abaissement des normes sanitaires.
"Exiger la réouverture des négociations"
"Demain, chacun de vous aura plus de pouvoir que tous les ministres de l'Écologie réunis. Demain, chacun de vous sera libre de voter contre la ratification du Ceta et exiger ainsi la réouverture des négociations", écrit l'ancien ministre de la Transition écologique dans une lettre ouverte publiée lundi sur le site de franceinfo.
Après avoir mis en cause récemment le libre-échange comme facteur du dérèglement climatique, Nicolas Hulot s'inquiète des normes et de la remise en cause du principe de précaution dans le cadre de cet accord controversé, qui a déjà donné lieu à de vifs débats à l'Assemblée.
Porte ouverte aux lobbies
Le Ceta doit être ratifié par les 38 assemblées nationales et régionales d'Europe, d'où le vote de l'Assemblée mardi, puis au Sénat à une date qui reste à définir. Perturbateurs endocriniens, pesticides et autres substances cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques pourraient faire leur entrée en Europe par cet accord commercial, qui doit supprimer les droits de douanes sur 98% des produits échangés entre les deux zones, selon l'ancien ministre.
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"Le gouvernement a dû finalement reconnaître que les normes qui s'appliquent sur le sol européen et celles qui s'appliquent à l'importation ne sont pas les mêmes en matière sanitaire et phytosanitaire", souligne Nicolas Hulot. Et d'étayer sa démonstration : "Pour permettre l'accès au marché intérieur européen à des produits canadiens, la Commission européenne (qui a négocié l'accord au nom de l'UE, ndlr) a commencé à relever nos limites maximales de résidus autorisées pour certaines substances et produits", souligne-t-il, voyant dans cet accord une porte ouverte aux lobbies.