Le Délégué interministériel à la lutte contre le racisme (Dilcrah), Frédéric Potier, a annoncé mercredi à l'AFP avoir saisi la justice à la suite d'un tweet d'un responsable turc qualifiant Charlie Hebdo, dont la dernière une se moque du président Recep Tayyip Erdogan, de "bâtards". Le journal satirique a publié, mardi soir, sur les réseaux sociaux la une de son édition de mercredi, sur laquelle on voit le président turc, Recep Tayyip Erdogan, en T-shirt et sous-vêtements, en train de boire une bière et de soulever la jupe d'une femme portant le voile, dévoilant ainsi ses fesses nues.
"Vous êtes des bâtards"
Sur fond de vives tensions entre Paris et Ankara, ce dessin a fait bondir en Turquie, le gouvernement turc évoquant un "racisme culturel" et menaçant la France de représailles "judiciaire et diplomatique".
Erdogan : dans le privé, il est très drôle !
— Charlie Hebdo (@Charlie_Hebdo_) October 27, 2020
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Dans un tweet publié mardi soir, le ministre délégué turc à la Culture, Serdar Cam, a écrit en français : "@Charlie_Hebdo_ Vous êtes des bâtards.. Vous êtes des fils des chiennes..." En début d'après-midi, le tweet avait été "retiré en France à cause des lois locales", pouvait-on lire sur Twitter.
"Il y a quelque chose d'indécent dans le contexte actuel marqué et par le procès des attentats de Charlie Hebdo et par la tragédie de l'assassinat de Samuel Paty à mettre de l'huile sur le feu en menaçant la rédaction de Charlie", a expliqué Frédéric Potier.
"La question de la responsabilité des réseaux sociaux" sur la table
Le délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT a par ailleurs directement interpellé Twitter. Le message "nauséabond de ce haut dignitaire turc est-il conforme à vos conditions d'utilisation ? La @DILCRAH saisira la justice de son côté. Nous ne cèderons rien à ces tentatives d'intimidation. #toujoursCharlie", a-t-il tweeté.
"Cela pose la question de la responsabilité des réseaux sociaux", a précisé Frédéric Potier à l'AFP, "puisque là, ces insultes sont diffusées sur Twitter, qui dans ses propres règles d'utilisation prohibe le harcèlement et les comportements manifestement illicites. J'appelle aimablement et fermement Twitter à faire respecter ses propres règles."